1er avril 1889 : Boulanger se réfugie en Belgique

Né à Rennes le 29 avril 1837, Georges Boulanger se distingua pendant la guerre de 1870 et entama une brillante carrière. Grâce à la recommandation de Clémenceau, il entra, en 1886, dans le cabinet Freycinet comme ministre de la Guerre.

Sa prestance, son éloquence, sa sollicitude envers l’armée et d’excellentes réformes lui valurent une immense popularité. Inquiets, les modérés profitèrent d’une crise ministérielle pour l’écarter momentanément. Mais son départ ne fit que renforcer sa gloire. Tout Paris se mit à chanter: "Il reviendra, Boulange, Boulange!". A un moment où la République se trouvait ébranlée par des scandales, Boulanger devint naturellement le chef d’une coalition hétéroclite rassemblant des radicaux aigris, des nationalistes, des bonapartistes et des orléanistes.

Le gouvernement commit alors l’erreur de mettre le général à la retraite, ce qui le rendait éligible. A l’occasion d’élections partielles, il fut élu en Dordogne et dans le Nord. Le 27 janvier 1889 enfin, il fut élu triomphalement à Paris. Mais en dépit de l’ardeur de ses partisans, il renonça à marcher sur l’Elysée, convaincu que la France lui accorderait légalement le pouvoir six mois plus tard. Cette reculade entraîna la baisse du mouvement boulangiste.

Menacé d’arrestation pour cause de complot contre la sûreté de l’Etat, le général se réfugia à Bruxelles. La Haute Cour l’ayant condamné à la détention, Boulanger resta en exil, soignant sa maîtresse, Mme de Bonnemain qui mourut bientôt de tuberculose. Il se suicidera sur sa tombe le 30 septembre 1891.

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