26 septembre 1815 : l'Autriche, la Prusse et la Russie forment la Sainte-Alliance

 

Après l'abdication de Napoléon et le Traité de Paris (30 mai 1814) qui ramenait la France à ses limites de 1792, les vainqueurs décidèrent de se réunir, à Vienne, pour reconstruire l'Europe.

 

Au début, il fut entendu que les quatre grandes puissances victorieuses - Autriche, Prusse, Russie et Grande-Bretagne - seraient seules habilitées à prendre des décisions d'importance. Mais les prétentions du tsar irritèrent vite Anglais et Autrichiens. Sur ces entrefaites, arriva le représentant de Louis XVIII, Talleyrand, qui parvint à s'imposer: le club des quatre devint le club des cinq. Talleyrand réussit même à conclure avec l'Autriche et l'Angleterre un traité secret contre la Prusse et la Russie, rompant ainsi la vieille coalition.

 

Mais brusquement, tout fut remis en question: Napoléon, échappé de l'île d'Elbe, avait débarqué en Provence et était accueilli à Paris avec enthousiasme. A Vienne, l'inquiétude grandit et la coalition se reforma contre le Corse. En hâte, les diplomates signèrent l'Acte final du congrès (9 juin 1815), véritable charte territoriale de l'Europe, qui consacrait la domination de l'Angleterre sur les mers ainsi que des accroissements de puissance considérables pour les trois pays continentaux, au dépens des petits Etats.

 

Le 26 septembre, le tsar de Russie et les empereurs d'Autriche et de Prusse signèrent un nouvel accord, la Sainte-Alliance, "au nom de la Très Sainte et Indivisible Trinité des trois puissances orthodoxe, catholique et protestant", afin de sauvegarder à tout prix les modalités du Traité de Vienne qui leur étaient si favorables.