Après l’abolition de tous les privilèges, les révolutionnaires se devaient d’abolir aussi l’ancien calendrier "papiste et qui avait servi aux tyrans". Romme, mathématicien, proposa à la Convention un projet qui donnait à l’année "une division plus scientifique et plus en accord avec les mouvements célestes, les saisons et les traditions". Le poète Fabre d’Eglantine participa à ce retour, révolutionnaire, à la nature. Il choisit les noms des mois, évocations poétiques des beautés et du cycle de ce monde.

Le nouveau calendrier fut publié le 24 novembre 1793. L’année ne commençait plus le 1er janvier, mais le 22 septembre, date de l’équinoxe d’automne et anniversaire de la République. Elle était divisée en douze mois égaux de 30 jours. Les cinq journées restantes, en septembre, étaient dévolues aux fêtes laïques: il s’agissait des "sans-culottides". Les noms des mois évoquaient de façon poétique les vendanges (vendémiaire), les brumes (brumaire), les frimas (frimaire). Nivôse voyait l’apparition du temps des neiges, pluviôse la saison des pluies, ventôse celle des vents, en hiver. Le printemps s’ouvrait avec germinal (la germination), suivi de floréal avec ses fleurs et de prairial et ses prairies. L’été, enfin, s’épanouissait avec les moissons de messidor, la chaleur des bains de thermidor, avant de s’achever parmi les fruits de fructidor. Un mois contenait trois décades, et chaque journée était placée sous le signe d’un animal, d’un légume ou d’un objet... Le dixième jour ou "décadi" était le jour de repos du travailleur, ce qui ne manqua pas de faire regretter le "dimanche" de l’ancien calendrier. De plus, l’universalité recherchée était discutable, puisque les saisons évoquées à travers les noms de mois n’étaient adaptés qu’à l’hémisphère nord!

Mais la Révolution était déjà loin le 31 décembre 1805, lorsque Napoléon décida de revenir à la tradi- tion grégorienne pour 1806.

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le calendrier