15 mai 1796 : Bonaparte entre à Milan

Le 15 mai 1796, le général Bonaparte fit son entrée dans Milan à la tête de cette jeune armée qui venait de passer le pont de Lodi et d 'apprendre au monde qu'après tant de siècles César et Alexandre avaient un successeur». Ainsi commence "La Chartreuse de Parme" de Stendhal. Ainsi commence aussi une ère nouvelle pour l'Italie qui, de simple "entité géographique" va devenir, après de multiples soubresauts, une nation.

En ce 15 mai 1796, si de nombreux Milanais acclament le général français, c'est bien sûr avant tout par soulagement d'être libérés de l'occupation auuichienne. Mais aussi, pour certains d'entre eux , parce qu'ils sentent que leur ville peut jouer un rôle prépondérant dans une Italie unifiée. D'autant que Bonaparte ne s'arrête pas là: quelques semaines plus tard, les habitants de Bologne voyaient à leur tour défiler l'armée française. Et, en avril 1797, après de nouveaux revers, les Autrichiens consentaient, par les préliminaires de la paix de Loeden, à la création d'une république cisalpine dont Milan devint la capitale.

Certes, il y eut bien des Jacobins pour déplorer que Venise fut, en échange, livrée aux Habsbourg et que le Directoire use, pour conclure la guerre, de pratiques plus proches de l'Ancien Régime que de l'an' II, d'autant que la France en profitait pour annexer le Piémont et permettait aux Génois de fonder une république ligurienne rivale de celle de Milan.

Le Directoire, en fait, n'était guère responsable. Bonaparte venait de montrer pour la première fois que l'Italie était pour lui une "maîtresse" qu 'il ne souhaitait pas partager, selon une expression qu'aimera à répéter... Napoléon.

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