2 septembre 1666 : le grand incendie de Londres

 

Londres était a peine sortie d'une grave épidémie de peste bubonique* lorsque, le 2 septembre 1666, un gigantesque incendie se déclara qui allait ravager les deux-tiers de la ville. Port actif et forte de près d'un demi-million d'habitants, la capitale anglaise était encore une ville médiévale avec ses maisons de bois alignées le long des rues étroites, enserrées dans une enceinte. Le charbon, utilisé comme combustible, rendait la ville enfumée et sale. C'est dans une maison de boulanger près de la Tour, dans un de ces quartiers insalubres et surpeuplés, que le feu se déclara dès les premières heures du jour. Attisé par un vent violent et favorisé par la trop grande sécheresse estivale, l'incendie se propagea rapidement et atteignit son paroxysme deux jours plus tard. Les machines à eau et l'abattage des maisons se révélant impuissants à combattre l'incendie, sauver sa vie et ses biens devint le seul objectif de la population qui s'enfuit vers les faubourgs dans des chariots ou sur des barques par la Tamise. La suspicion populaire trouva vite des boucs-émissaires étrangers: des Hollandais et des Français furent arrêtés. Un Français, Robert Hubert, accusé d'être l'auteur de l'incendie, fut même pendu le mois suivant. En l'espace de quelques jours, le feu avait détruit 13.200 habitations et 87 églises. La cathédrale Saint-Paul, bourrée de livres par les libraires qui la croyaient à l'abri des flammes, ne fut pas épargnée. Si les pertes en vies humaines furent minimes, le bilan matériel et financier s'avéra désastreux: les nombreux entrepôts du port et beaucoup de magasins étaient anéantis. Cependant, en quelques années, sous la direction de l'architecte Christopher Wren, Londres allait devenir une ville saine et splendide.

 

 

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* La grande peste de Londres de 1665 (The Great Plague)