8 avril 1364: le roi Jean II le Bon meurt en captivité.

 

Le 8 avril 1364, mourait à Londres, dans sa prison dorée de l'hôtel de Savoie, le roi de France Jean le Bon. Cette captivité, il la devait à son esprit chevaleresque qui avait fait passer le respect d'un serment féodal avant les intérêts souverains du rovaume. C'est à la bataille de Poitiers, le 19 septembre 1356, que Jean avait perdu sa liberté. La chevalerie française y avait été décimée par les archers anglais et le roi lui-même s'était rendu à son vainqueur, le prince de Galles. Emmené en Angleterre, où il avait été reçu avec les plus grands honneurs par le roi Edouard, il n'avait obtenu sa délivrance qu'au prix d'un traité ruineux pour la couronne qui prévoyait, outre la reconnaissance des conquêtes anglaises, le versement de 600.000 écus et la remise d'otages en la personne des fils du roi, de son frère et de plusieurs barons.

 

A la Noël 1360, Jean le Bon était de retour à Paris. Là, il eut bien du mal à rassembler l'argent de sa rançon. On leva des impôts, mais plus de la moitié restait à payer. C'est alors que le roi apprit que l'un de ses fils, Louis d'Anjou, prisonnier sur parole en Angleterre, s'était enfui pour rejoindre sa jeune femme, Marie de Guise. Jean le Bon ne voulut pas souffrir le déshonneur qui rejaillissait sur tout son lignage, d'autant que le paiement de la rançon s'éternisant, on pouvait craindre de nouvelles fuites d'otages. Il nomma son fils aîné - le futur Charles V - régent du royaume et, en janvier 1364, s'embarqua pour l'Angleterre, où il se constitua à nouveau prisonnier. Il devait y mourir quelques semaines plus tard, laissant à son fils le soin de ne pas appliquer le traité de Calais, désastreux pour le royaume.