Paul avait appris de son père à jouer aux billes. Les petits garçons de Toulouse sont, en effet, grands joueurs de billes. Ils ne vous pousseront pas les billes comme on lance un caillou. Non. Appuyant non pas l'ongle, mais la phalange du pouce droit sur la bille, ils la calent à l'intérieur de la deuxième phalange de l'index et la lancent avec précision jusqu'à trois mètres.

C'est ainsi que Paul jouait aux billes. Dans sa classe personne ne jouait aussi bien que lui. Aussi raflait-il toutes les billes réunies dans le petit triangle de l'enjeu, sans difficulté, chaque fois qu'il jouait. Des imprudents avaient joué contre lui de ces merveilleuses billes irisées où toutes les couleurs tournaient en spirale à l'intérieur du verre. Il en avait des grosses, des petites, il les avait gagnées.

P. Vaillant-Couturier. Enfance.

A cinquante ans, on essaie de ne pas perdre la bille.

M. Smith, malgré ses 50 ans, n'a pas perdu le goût de ses loisirs de jeunesse. En effet, il participait au championnat du monde des joueurs de billes qu'il a remporté pour la deuxième fois, en Angleterre, dans le village de Green. Ces championnats sont d'ailleurs réservés exclusivement aux adultes.