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Saga des acteurs français à Hollywood

 

Ils sont nombreux, les acteurs français à avoir tenté leur chance à Hollywood, avec des fortunes diverses. A cause de son nom, on cite toujours Claudette Colbert, oscar de la meilleure actrice en 1934 pour "New York Miami" de Frank Capra. Dans un film à grand succès, "Mondes privés", de Gregory La Cava, en 1935, elle avait pour partenaire une autre célébrité française, Charles Boyer, qui s’était fixé aux Etats-Unis l’année précédente (il sera naturalisé en 1942). Il devint très vite extrêmement populaire, mais son talent est loin de se borner à son image rebattue de french lover: il a aussi fait une belle carrière sur les planches, fondé une chaîne de télévision thématique avant l’heure avec David Niven et Dick Powell, consacrée à des séries, dont il fut parfois réalisateur.

 

La période Maurice Chevalier

 

Puis vient Maurice Chevalier: sa carrière d’acteur a vraiment commencé aux Etats-Unis en 1929 avec Lubitsch: "Parade d’amour", "Le lieutenant souriant", "Une heure près de toi", "La veuve joyeuse" (1934). Un moment interdit outre-Atlantique (pour avoir signé l’appel de Stockholm, contre l’armement nucléaire), ça repart pour lui au milieu des années 1950 avec Gene Kelly ("La route joyeuse", 1957), Billy Wilder ("Ariane", 1958), Vincente Minnelli ("Gigi", 1958). Dans "Gigi", il fut le partenaire d’une autre vedette française, Leslie Caron, qui tenait le rôle-titre. Elle avait été emmenée à Hollywood par Gene Kelly, en 1950, pour tourner "Un Américain à Paris". A 18 ans, chaperonnée par sa mère, elle avait alors découvert un Hollywood laborieux, pas du tout glamour. Plus tard, avec Warren Beatty, elle se rattrapera. A la même époque, Micheline Presle suivit son mari Bill Marshall en Amérique: "ce fut un échec sentimental et professionnel", dit-elle. En revanche, Louis Jourdan renouvela dans les années 1950 l’exploit durable de Charles Boyer. Il sut se faire apprécier aussi bien à l’écran que sur scène et, chose plus rare, dans la comédie musicale. En 1959, l’oscar de la meilleure interprétation féminine revient à Simone-Signoret pour son rôle de femme du monde mal mariée dans "Les chemins de la haute ville", qu’elle a tourné en Angleterre et en anglais sous la direction de Jack Clayton. Cela lui vaudra plusieurs rôles importants aux Etats-Unis: "La nef des fous" (Stanley Kramer, 1965), "M15 demande protection" (Sidney Lumet, 1967), "Le diable à trois" (Curtis Harrington, 1967), "La mouette" (Sydney Lumet, 1968). Yves Montand franchit à son tour l’Atlantique pour tourner "Le milliardaire", de George Cukor, en 1960, agrémenté d’une liaison tapageuse avec sa partenaire, Marilyn Monroe, puis "Sanctuaire", de Tony Richardson, "Aimez-vous Brahms?", d’Anatole Litvak, et "Ma geisha", de Jack Cardiff (1961). Il a plus de succès au music-hall qu’à l’écran et les réalisateurs français sauront mieux l’employer, notamment Costa-Gavras.

 

Les années 1970-1990

 

Les stars françaises des années 1970-1990 ne feront que des incursions dans le cinéma américain. Isabelle Adjani est nommée deux fois à l’oscar d’interprétation, en 1976 pour "L’histoire d’Adèle H", de François Truffaut, et en 1990 pour "Camille Claudel", de Bruno Nuytten, mais ne rapporte ni statuette ni contrat. Et ce n’est pas "Diabolique", avec Sharon Stone, en 1996, qui fera beaucoup pour sa gloire. Isabelle Huppert paraît faire une entrée éclatante par "La porte du paradis", de Michael Cimino, mais le film ruine United Artists et l’actrice française se contentera de quelques apparitions dans le cinéma indépendant (comme chez "Hal Hartley", vite disparu) ou en guest star dans la série populaire "New York Unité Spéciale". Gérard Depardieu partage avec Andie McDowell la vedette de "Greencard", de Peter Weir, en 1990, l’année du triomphe international de "Cyrano de Bergerac", qui lui vaut une nomination à l’oscar d’interprétation. Il obtient néanmoins le Golden Globe du meilleur acteur de comédie pour "Greencard". Il sera ensuite le Christophe Colomb de Ridley Scott dans «1492», mais le film est un flop.

 

Cette môme a la baraka

 

Leurs cadettes ont eu plus de chance: en 1998, Juliette Binoche remporte l’oscar du meilleur second rôle féminin pour "Le patient anglais", puis, dix ans plus tard, c’est au tour de Marion Cotillard d’emporter la statuette de la meilleure actrice pour sa composition de Piaf dans "La môme" (et en français, alors que Signoret et Binoche jouaient en anglais). Cette môme-là semble avoir la baraka: c’est la seule actrice française, aujourd’hui, à s’illustrer régulièrement dans le cinéma hollywoodien.

 

article publié en février 2012

 

 

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