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article publié en 1948

 

TECHNIQUES NOUVELLES : LE MAGNÉTOPHONE

 

Bien qu’on prétende que le véritable cinéma ne doit pas être parlant, il est incontestable que le son est un complément indispensable de l’image, et d’ailleurs même au temps du muet, les films étaient acompagnés par un fond sonore et quelquefois par des bruits. Tout amateur désire accompagner ses films soit avec de la musique, soit quelquefois d’un commentaire et cela n’était pratiquement possible qu’en utilisant des disques du commerce et un micro; quelquefois, le montage sonore est réalisé sur des disques souples et spécialement enregistrés, mais cela demande un matériel encombrant et coûteux et la synchronisation n’est pas des plus faciles à cause de la nécessité d’enchaîner plusieurs disques, ces derniers s’usant d’ailleurs assez vite. La modification ou des coupures dans le film créent des dificultés au point de vue son.

 

L'enregistrement du son sur film n’est pas à la portée de l’amateur actuellement, le prix de revient pour une ou deux copies étant très élevé et nécessitant par ailleurs une consommation de film 50 % plus grande, les prises de vue devant être faites à 24 images. Pour la projection, il faut être équipé avec un projecteur sonore, et enfin le format 8 mm. en est complètement exclu. Il existe depuis peu, tout au moins au point de vue pratique, un nouveau procédé d’enregistrement et de reproduction, qui convient admirablement aux cinéastes amateurs et leur permet à peu de frais de sonoriser très facilement leurs films. Actuellement déjà, environ vingt modèles différents sont offerts au public américain et nous avons de bonnes raisons de croire que, avant peu, les amateurs français seront en mesure de se procurer des appareils Magnétophones à un prix très abordable, ou tout au moins se procurer les pièces principales pour sa construction.

 

Voici quelques détails sur ces appareils, et qui peuvent se classer en deux catégories principales : appareils à ruban et appareils à fil d’acier. Les premiers sont plus compliqués et coûteux, mais donnent un résultat supérieur; toutefois, les appareils à fil d’acier sont largement suffisants, car on peut en obtenir une qualité supérieure au disque, et ils ont l’avantage d’être légers, peu encombrants et économiques. Ce sont ces derniers qui figurent sur nos photos et que nous allons décrire, celte fois, dans les grandes lignes.

 

 

 

Partie mécanique. — Un plateau est entraîné par un moteur asynchrone quatre pôles à bague de démarrage par un système de multiplication, afin d’obtenir une vitesse de 78 tours/minute. Ce plateau sert soit à la reproduction et l’enregistrement des disques du commerce grâce à un bras de pick-up cristal, et en même temps à l’entraînement et à la réception du fil d’acier, dans sa partie creuse. Le fil vierge est débité par une bobine dont les dimensions sont sensiblement celles d’une bobine de film 16 mm. -15 mètres, mais avec un noyau beaucoup plus grand. Le fil lui-même est d’un alliage spécial d’acier comportant 18 % de chrome et 8 % de nickel Son diamètre est de 11/100 et une bobine pleine contient assez de fil pour un fonctionnement ininterrompu d’une heure environ, le déroulement se faisant à la vitesse d’environ 60 cm. à la seconde. Lorsque l’enregistrement est terminé, le fil est rebobiné par la bobine débitrice et ceci à une vitesse 7 à 10 fois plus grande, c’est-à-dire en 6 à 8 minutes pour une bobine d’une heure. Entre la bobine et le plateau se trouve la tête magnétique montée sur une glissière et commandée par une came et un système de vis sans fin actionné par l’axe du plateau. La tête effectue ainsi un mouvement vertical afin de guider le fil pour son enroulement en spires jointives.

 

Partie électrique. — La principale est la tête magnétique. Cette tête est composée à la manière d’un petit transformateur à deux bobinages. Le premier bobinage a une impédance de 15.000 ohms environ et sert d’enregistreur ou de lecteur, selon qu’elle est branchée à la sortie d’un ampli (à la place du haut-parleur) ou à l’entrée de cet ampli (à la place du micro). Lors d’un enregistrement, l’autre self de la tête magnétique est alimenté par un courant alternatif de 35.000 périodes (35 kc.) produit par une lampe oscillatrice et une self (bobinage). Ce courant sert à saturer le fil et efface donc l’enregistrement précédent, s’il y en a un. Le même fil peut donc servir autant de fois qu’on le désire. Par ailleurs, si l’on n’efface pas, on peut rejouer le même enregistrement autant de fois qu’on le désire sans aucune usure; toutefois, au bout de deux ans, on estime que l’enregistrement perd de sa puissance et de ses qualités. Si le fil casse ou si l’on désire en supprimer une partie, il suffira de raccorder les deux bouts avec un nœud, nœud qui n’est pas audible.

 

L’appareil américain comporte un amplificateur avec prise pick-up et micro, ainsi qu’un petit haut-parleur pour la reproduction immédiate A l’enregistrement, le contrôle de la puissance se fait grâce à une petite lampe au néon, mais n’importe quel bon amplificateur peut-être utilisé, avec de très légères modifications. Toutefois, pour l’enregistrement, il sera nécessaire de monter un circuit iscillant à 35 kc. environ, d’ailleurs très facille à construire et peu coûteux. Le déroulement du fil se faisant toujours à la même vitesse, il sera facile de synchroniser un film, pour peu que le projecteur tourne à une vitesse constante. Il existe un fil de haute fidélité, mais qui demande un double effacement; par ailleurs, la qualité dépend aussi de la qualité de l’amplificateur, du micro et du haut-parleur. A matériel égal, le système magnétique est de loin supérieur au disque et d’une très grande souplesse. Bien entendu, le champ d’utilisation du Magnétophone n’est pas limité au cinéma, et on pourra s’en servir dans maintes autres circonstances : enregistrer une émission à la radio, dicter son courrier, etc., et il est certain que cette nouvelle technique aura d’ici peu une diffusion énorme dans le monde.

 

 

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article publié en 1949

 

NOUVEAUTÉS : L'ENREGISTREUR ÉLECTRO MAGNÉTIQUE

 

Appareil d’un poids minime : 14 kg 500 et de dimensions réduites 44x30x21 cm; il marche sur courant alternatif habituel, 50 périodes/100 V.; il ne consomme que 120 watts. L’enregistreur électro-mécanique utilise un fil d’acier spécial de 1/10 de mm de diamètre de longueur standardisée à 1/4, 1/2 ou 1 heures, il dérive des travaux du Danois Poulsen (1899) qui présenta le "Télégraphone", mais qui dut attendre, pour se généraliser, la création de certains alliages spéciaux permettant la réalisation du support magnétique et également des lampes susceptibles d’amplifier convenablement les très faibles vibrations enregistrées. L’avantage certain de cet appareil est l’enregistrement absolument pur, exempt des bruits de fond que peut donner le disque usagé sur la trace sonore rayée des films parlants.

 

Le fonctionnement en est extrêmement simple. Le fil se déplace à une vitesse rigoureusement constante entre les branches d’un électro-aimant pendant l’enregistrement; des voyants, des repères lumineux indiquent si le volume enregistré est correct et des boutons permettent de le régler ainsi que la tonalité. On peut contrôler instantanément l’enregistrement effectué par simple rappel en arrière du fil magnétique et l’on branche alors sur l’écoute.

 

Outre les avantages que peut présenter dans le domaine des affaires l’Enregistreur électro-magnétique : réalisation d’archives sonores, intermédiaires de rapports d’entreprise, dictée du courrier, dans le domaine cinématographique, il met à la portée de tous les amateurs, désireux de faire du film sonore, le seul instrument accessible, techniquement complet.

 

L’enregistrement sur disque est délicat, tandis que, au cours des prises de vues scéniques, les acteurs peuvent dire leur texte selon le scéanrio ou simplement parler comme à l’ordinaire. Ainsi le film-souvenir ou la pièce filmée prendront un caractère beaucoup plus attrayant et immédiatement attachant.

 

 

 

1 Commutation avant- arrière. 2 Bobine débitrice. 3 Bobine réceptrice. 4 Contrôle de modulation. 5 Compteur de repérage. 6 Commutation écoute enregistrement. 7 Commande de volume. 8 Commande de tonalité. 9 Contrôle enregistrement. 10 Contrôle écoute. 11 Prise micro. 12 Prise d’attaque d’ampli. 13 Prise d’attaque de casque. 14 Prise de commande à pied. 15 Graisseur de moteur.

 

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Le Magnétone - publicité de 1950

 

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