MICHEL SIMON

Michel Simon avait seize ans quand il quitta sa Suisse natale pour Paris où l'attirait l'espoir de trouver sa voie. Si étrange que cela puisse paraître, il fut d'abord... camelot. Mais ses affaires ne furent pas brillantes, et il s'établit ensuite professeur de boxe. Aurait-il pu faire carrière dans ce domaine ? Nous ne le saurons jamais puisqu'un beau jour il abandonne le noble art pour tâter du métier de photographe. Ceci l'amena à se promener avec son appareil dans les coulisses du théâtre Pitoëff. Très intéressé par ce qu'il voyait sur la scène, Michel Simon lui demanda un jour de pouvoir faire de la figuration. Pitoëff accepta le postulant au taux de 10 Fr par représentation. Michel Simon avait le pied à l'étrier.

JEAN MARAIS

Jean Marais partit, lui aussi, de la photographie. Il passa une partie de son enfance au Vésinet, dans la banlieue de Paris. C'est là qu'il débuta comme apprenti chez un photographe de la rue de l'Eglise. En fait, il suivait aussi secrètement les cours de Charles Dullin et fit un peu de figuration, à l'insu de sa famille qui ne voulait pas entendre parler de théâtre. Sa grande ambition était de rencontrer Jean Cocteau. Elle se réalisa de façon imprévue et dans une mesure inespérée. Jean Marais fut engagé comme doublure de Jean-Pierre Aumont dans une pièce que celui-ci devait créer. Retenu au dernier moment, Jean-Pierre Aumont céda sa place à sa doublure. La pièce était précisément de Cocteau...

JEAN GABIN

Jean Gabin semble bien être le type d'acteur de cinéma qui ne doit rien au théâtre. Pourtant, il monta sur les planches avant de paraître au studio, mais il reste vrai que c'est le cinéma qui révéla toute l'ampleur de ses dons dramatiques.

Son premier rêve, qu'il devait réaliser plus tard dans un film, était de conduire une locomotive. En fait, il dut se contenter de travailler dans une cimenterie, puis il exerça le métier de mouleur. Lorsque l'ambition lui vint de tenter sa chance dans un autre domaine, il parvint à obtenir un petit emploi au music-hall, puis à la scène. De là au studio, il n'y avait qu'un pas.