ACCUEIL | LE CINEMA | LE CINERAMA

 

 

 

 

 

 

 

LE CINERAMA

 

 

 

 

 

Qu'est-ce que le CINERAMA ?

 

Voici plus d'un mois que le Théâtre de l'Empire propose aux Parisiens un spectacle intitulé Place au Cinérama. On en a beaucoup parlé dans la presse. Dans les milieux avertis, on a commenté avec passion le communiqué publié par MM. Abel Gance et André Debrie, assurant qu'il s'agissait une fois de plus d'une invention française - la leur - exploitée à grand renfort de publicité par des Américains, sans même mentionner l'origine du procédé.

Mis au point après de longues recherches - dont l'origine remonte à 1935 - par deux techniciens américains, Fred Waller et Hazard Reever, le Cinérama affronta pour la première fois le public à New-York en septembre 1952, avec le programme projeté actuellement à Paris, et son succès fut tel qu'il fut à l'origine de la course aux nouvelles technologies qui nous valut tour à tour les films en trois dimensions, l'écran panoramique, le Cinémascope.

Place au Cinérama, encore que la projection prenne plus de deux heures, n'est pas un film romanesque, mais bien une suite de numéros exceptionnels enregistrés aux quatre coins du monde. A une vertigineuse promenade en Montagnes russes succèdent - pour ne citer que quelques exemples - un ballet, une excursion sur les canaux de Venise, une course de taureaux. Le Beau Danube Bleu chanté par les Petits chanteurs de Vienne, des jeux nautiques en Floride, une scène d'Aïda jouée à la Scala de Milan ou encore une saisissante exploration en avion des principales merveilles touristiques des Etats-Unis.

Mais ce spectacle est présenté - en couleurs, naturellement - sur un immense écran concave de 22 mètres de long sur 8,50 mètres de haut. Sur cet écran deux fois plus large en proportion qu'une toile ordinaire, couvrant un champ visuel parabolique de 146° (presque le champ visuel normal de nos yeux), trois projecteurs envoient trois tiers d'images enregistrées en synchronisme rigoureux par une caméra spéciale à trois objectifs, mais de telle sorte que les faisceaux se croisent et que le projecteur de gauche emplit la partie droite de l'écran et vice-versa.

Outre cela, un enregistrement sonore spécial, magnétique et non plus d'optique, à sept pistes permet de répartir le son entre cinq haut-parleurs (ou groupes de haut-parleurs) disposés dans la largeur de l'écran, et trois diffuseurs installés en différents points de la salle. Si bien que les bruits, les dialogues ou la musique ne jaillissent plus du centre de l'écran, comme jadis mais bien du point exact où l'oeil les localise, et même en dehors de l'image. Les hors-bords que nous allons voir traverser l'écran, nous les entendons d'abord à gauche avant de les voir. Nous suivons le vrombissement à mesure qu'ils passent, et nous les entendons encore à droite, lorsqu'ils ont disparu. Le résultat de cette projection réellement panoramique et de ce son stéréophonique (de cette perspective sonore, si l'on préfère) est une sensation psychologique de relier et surtout une impression intense de "présence". Nous ne sommes pas devant l'action, mais au coeur même de l'action.

Certes, cet ensemble technique complexe a encore des points faibles. Le spectateur qui se trouve trop loin de l'axe voit une image assez déformée et les soudures des trois projections restent parfois visibles. En outre, il s'agit moins d'un spectacle cinématographique normal que d'une suite d'effets saisissants. Il n'en reste pas moins vrai que Place au Cinérama est une attraction sensationnelle, qui vaut au public des impressions jamais ressenties auparavant dans une salle obscure. Sans doute, en raison de sa complication et de son prix de revient élevé, le Cinérama ne sera jamais tout le cinéma, mais à côté des films romancés normaux, il constitue un genre particulier, très défendable.

Quant à MM. Gance et Debrie, s'ils peuvent revendiquer une part importante dans les procédés qui aboutissent au Cinérama, ils exagèrent en réclamant la paternité totale. Il est exact qu' Abel Gance utilisa un triple écran pour certaines séquences de son Napoléon, en 1927 et une perspective sonore pour la réédition sonorisée du même film en 1935. Mais les images de Napoléon projetées parallèlement sur une surface plate ou légèrement incurvée, n'apportaient nulle sensation supplémentaire de présence - en noir et blanc, c'était d'ailleurs presque impossible - et les effets sonores, assez primitifs, portaient surtout sur des bruits d'ambiance en dehors de l'écran.

 

R.S. - Le Pèlerin

 

 

 

LE CINERAMA LA CONQUETE DE L'OUEST

 

Lu dans le journal Tintin en 1955 :

 

LE CINERAMA FAIT HURLER LES SPECTATEURS

Le Cinérama, que l’on considère comme le dernier cri de la perfection cinématographique, obtient un succès prodigieux aux Etats-Unis. Le premier film documentaire This is Cinerama qui a été présenté à 2. 500.000 spectateurs a produit une telle impression que le public a hurlé et s’est cramponné aux fauteuils en voyant sur l’écran des voiturettes dévaler les pentes abruptes d’une montagne russe.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

  ACCUEIL | LE CINEMA | LE CINERAMA

 

bachybouzouk.free.fr