Paramount on Parade est un film musical à sketches américain de 1930 et réalisé par Dorothy Arzner, Otto Brower, Edmund Goulding, Victor Heerman, Edwin H. Knopf, Rowland V. Lee, Ernst Lubitsch, Lothar Mendes, Victor Schertzinger, A. Edward Sutherland et Frank Tuttle avec de nombreux artistes.

On a convié toutes les grandes vedettes de la Paramount à un même rendez-vous. On leur a demandé de jouer chacune un sketch devant la caméra. Puis, au signal de Charles de Rochefort, elles sont entrées dans une ronde prodigieuse avec une débauche de décors et de costumes. Quand les vedettes s’arrêtèrent, la Paramount inscrivait un film de plus à sa production.

L’étonnant spectacle est ouvert par Saint-Granier qui, en costume de grenadier amarante qu’a popularisé "Parade d’Amour", nous offre le plus spirituel prologue qui soit. Au grand fantaisiste succède un acte délicieux qu’interprète le charmant jeune premier Charles Roggers et l’adorable Lillian Roth. Tous deux dansent et chantent un duo qui pourrait bien faire son chemin : "Pour une heure de bonheur". Puis s’avancent le populaire Maurice Chevalier, encadré par Madeleine Guitty et Marguerite Moreno pour un sketch d’un comique irrésistible. Les dernières répliques du joyeux trio sont à peine tombées que l’écran s’illumine. C’est brusquement un poudroiement de couleurs et de lumières, une débauche de riches costumes et de décors somptueux. C’est la grande parade des vedettes, coupée de tableaux féeriques et d’actes follement divertissants.

On ne saurait, dans un court compte rendu, énumérer toutes les scènes de "Paramount en parade". Il faut parler de celle du rendez-vous de chiasse dans laquelle Richard Arien, Gary Cooper et James Hall apparaissent en habits rouges tandis que Mary Brion et Fay Wray sont parées des exquises et désuètes crinolines à dentelles. Mauriche Chevalier, avec son entrain habituel, se prodigue. Il chante "J'veux ma place au soleil", En plus grand" et "Ça fait toujours plaisir". Enfin, je ne puis omettre de citer Clara Bow, délicieuse en petit marin, Nancy Carroll qui danse aux accords du jazz, Abe Ryman, Alice Tissot, Hubert Daix, Elmire Vautier et Dennis Ring, le merveilleux baryton du "Vagabond roi", qui interprète avec sa voix de bronze "Nitchevo", chant ardent et sauvage.

La matière du film, on le voit, est riche. Il joue, chante et danse dans une scène où, de retour d’une soirée au théâtre avec Evelyn Brent, il donne "avec les gestes" une explication sur les origines mystérieuses de la java. . Et c’est encore Maurice Chevalier qui triomphe dans une grandiose apothéose au milieu des fameuses "Mangan Tillerettes Girls". Il pouvait paraître assez difficile de donner dans une parade cinématographique l’homogénéité qui s’obtient an music-hall, par exemple, grâce à la commère et au compère.

Elsie Janis et, Charles de Rochefort ont si habilement réglé la mise en scène que le spectacle se déroule avec toute sa magnificence dans un ordre impeccable.