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Popeck : son seul nom est associé aujourd'hui à une certaine forme d'humour juif. Pourtant, hier encore, il ne faisait recette que dans les cafés-théâtres (il détient d'ailleurs le record des entrées avec 50.000 spectateurs) et l'on devait avoir de "bonnes adresses"» ou de bonnes relations pour venir l'applaudir. Aujourd'hui, tout est différent. Avec le temps, la télévision, quelques tournées bien réglées (et peut-être un peu d'argent, ajoute-t-il), Popeck est une valeur très sûre sur le marché du spectacle. La preuve, au Théâtre La Bruyère de Paris, on se bouscule pour venir apprécier ses derniers sketches et l'ensemble de son spectacle regroupé sous le générique simpliste On n'est pas des sauvages. Popeck, c'est en effet tout le contraire de l'humour lourdaud. Avec lui les brodequins spirituels ne font pas long feu. Tout au contraire est dit en demi-teintes, avec l'accent yiddish obligatoire qui fait que chaque histoire (Seins nus sur la Croisette, Les caleçons molletonnés, Le poisson rouge de Versailles, Le défilé du 14 juillet, etc.), possède vraiment une saveur très particulière. Chapeau rond et noir, boucles tombantes sur les oreilles, Popeck caricature surtout la bêtise. Sa croisade contre les imbéciles, les racistes et les esprits obtus a bien sûr le mérite d'être amusante et même divertissante, mais il n'en reste pas moins que pour bien apprécier cet homme, il est nécessaire de mieux le connaître.
Né le 18 mai 1935 d'un père roumain et d'une mère polonaise, Popeck ne fit pas de longues études :
- Je fus très vite bercé dans le caleçon molletonné que mon père confectionnait et je fus tout aussi vite en complet désaccord avec le directeur de l'école qui refusait de me... payer les heures de classe ! Bref, je me suis retrouvé apprenti-ébéniste, puis coursier chez un huissier de justice. Ce dernier me renvoya un jour, car il s'aperçut que j'occupais assez régulièrement mes heures de cours à d'autres choses. J'étais en effet fasciné par les audiences du Palais de justice au point de les confondre avec des salles de cinéma permanent... C'est d'ailleurs en me rappelant certaines audiences, que j'ai composé plus tard mes premiers sketches de tribunaux.. Vous voyez, c'est tout simple, il suffit d'observer la vie.
Popeck viendra ensuite au théâtre. D'abord en écopant d'un avertissement au tableau de service pour avoir fait rire la salle avec la seule réplique qu'il avait à dire dans la pièce «L'idiot». Ensuite en fréquentant de plus en plus assidûment le café-théâtre et un peu moins assidûment le cinéma:
- Le café-théâtre, c'est très particulier, mais cela permet un contact très direct avec un public toujours restreint. C'est difficile au début, mais l'on acquiert vite une certaine aisance. Ensuite, il suffit de se perfectionner. Et Popeck se perfectionna si bien qu'il tourna au cinéma dans Les Aventures de Rabbi-Jacob (1973) de Gérard Oury (grâce auquel il est resté fidèle au personnage de Popeck), avant d'obtenir un triomphe à l'Olympia en octobre 1979:
- Pour l'instant, dit-il, je suis à Paris pour quelques mois encore car le spectacle a bien démarré. J'avais rodé tout cela l'été dernier dans diverses villes de province. Je vais donc recommencer cette année. Si je trouve quelqu'un pour garder la boutique, bien entendu...
article publié en 1981
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