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Marcel Mangel voulait faire du théâtre. Il suivit des cours, passa des auditions, essaya des petits rôles dans des troupes d'amateurs. Mais sa voix était sourde, elle ne passait pas la rampe. Alors il décida qu'il serait un acteur solitaire et muet qui dit tout au public sans dire un mot. Il décida qu'il serait l'arrière-arrière petit-fils de Pierrot et le petit cousin de Charlot.

 

 

 

marcel marceau mime

 

 

 

 

Après un travail acharné, sous le nom de guerre qu'il gagna dans la résistance, Marceau , sans prononcer une parole, Marcel a ému les foules du monde entier en jouant à lui seul cent personnages avec ses mains, son visage, son corps. Que ce soit à New-York, Chicago, Washington, San Francisco ou en Afrique du Sud, en dix ans, il a relancé l'art du mime.

Quand, dans un sketch acrobatique, il réalisa l'exploit d'aller dans la lune sur un fil de fer, il avait tout Paris à ses pieds.

Pour la télévision, il a créé des pantomimes en jouant uniquement de face. Dans La Piste aux Etoiles , il a figuré les saltimbanques, tour à tour, avaleur de sabre, haltérophile, cracheur de feu, charmeur de serpents.

Son personnage de Bip s'est imposé comme successeur de l'Ami Pierrot. Sans rien dans les mains ni dans les poches, il fait apparaître un M. Bip qui gratte du violon et se bat avec un orchestre invisible pour finalement faire la quête.

 

Dans Gros Plan de Pierre Cardinal, Marcel Marceau a parlé pour la première fois. Vous l'avez vu chez lui sous son vrai visage, sans blanc lunaire, ayant ôté son plastron rayé pour revêtir un gros chandail. Il vous a présenté sa collection de mains unique au monde: il en possède en nacre, en coralline, en ébène, en or. On comprend qu'il ait ce culte, lui qui est devenu célèbre avec ses deux mains.

Pierre Cardinal a été stupéfait de découvrir un homme particulièrement loquace et même bavard, quand il professe l'amour de son art. Il n’était pas au bout de ses surprises. Cet artiste muet à la scène est polyglotte. Il parle l’anglais, l’allemand, l’italien, l’espagnol et d’autres langues encore. Son  autre arme secrète redoutable : ce doux, ce timide qui joue les faibles et les victimes, est ceinture noire de judo.

 

extrait du journal Pilote n° 160 (15/11/1962) - photo centrale : il était danseur, acrobate et comédien au Gala de l'Union des Artistes.

 

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LE MIME MARCEL MARCEAU AVEC UN GRAND "M"
Marcel Marceau, l'élève de Charles Dullin et d'Etienne Duçroux, dès les années 50, avait redonné à l'art du mime, exhumé par ses maîtres de la Commedia dell'Arte et des théâtres de boulevards, une impulsion neuve. Son génie était parvenu à replacer sur premier plan un spectacle difficile, ingrat, où la moindre faute ne pouvait échapper à un public dont les yeux s'accrochaient, une soirée durant, à un seul personnage.


Et longtemps après qu'il eût fait école, le mime, à juste titre d'ailleurs — ses succès innombrables sur toutes les scènes du monde, comme l'admiration de ses élèves, en sont la preuve inoubliable  — ce fut lui, Marceau. Il était hier soir au Capitole, où l'on s'entassait, debout, jusque dans les travées. Mais les applaudissements du public ont été un hommage — mille fois mérité — à un nom, celui d'un précurseur. Nous ne pouvons croire qu'ils soient allés au pantin de "La Création du monde", par exemple, ou au clown du "Voyage en mer". Marceau, avec une technique impeccable, a donné un spectacle souvent sans âme, — dépourvu de cet "halo poétique" dont il voudrait que le moindre de ses gestes se nimbe. On a reconnu, dans certaines pantomimes, le grand Marceau, dur comme le silex, incisif ou subitement poétique, merveilleusement souple ; dans "Bip soldat", ou "Matador" ou encore dans la "Soirée mondaine". Mais cette pureté, trop souvent, a dû s'effacer derrière des fioritures inutiles, derrière des pirouettes venues on ne sait trop pourquoi. Marceau jouant Marcelin a dépouillé Bip, le tendre Pierrot, pour lui faire revêtir une livrée de saltimbanque.


Pour qui l'a connu dans sa gloire, les ovations du public ont salué une machine parfaitement au point, mais d'où le génie de l'homme qui l'a créée il y a vingt ans, s'échappe lentement...

 

article publié en décembre 1968 dans un quotidien suisse.

 

 

Marcel Marceau, dit le mime Marceau - nom de naissance : Marcel Mangel - est né le 22 mars 1923 et mort le 22 septembre 2007.

 

Marcel Marceau est un Pierrot lunaire un peu fou mais surtout universel !

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 en 1968, Marcel Marceau jouait le rôle du Professor Ping (à droite sur la photo) dans le film Barbarella de Roger Vadim

 

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