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Nelson Rolihlahla Mandela, dont le nom du clan tribal est "Madiba" est né le 18 juillet 1918 à Mvezo (Afrique du Sud) et mort le 5 décembre 2013 à Johannesburg (Afrique du Sud).
article publié le 11 novembre 1988 :
Le président sud-africain Frederik de Klerk a levé hier l'interdiction qui pesait depuis 30 ans sur le Congrès national africain (ANC) et a annoncé la libération prochaine de son chef historique Nelson Mandela. La nouvelle a provoqué une explosion de joie dans la communauté noire et la profonde satisfactiondes capitales européennes.*
Nelson Mandela n'a pas été vu ni entendu en public depuis son arrestation en août 1962. Pourtant,le plus célèbre prisonnier du monde est omniprésent chez les Noirs sud-africains pour qui il est devenu le symbole de leur combat pour la liberté. Condamné à la prison à perpétuité en juin 1964 pour avoir cherché à renverser le gouvernement, Nelson Mandela a eu à plusieurs reprises la possibilité de quitter sa geôle, les autorités ayant compris qu'il était plus dangereux en prison qu'en liberté. Une seule condition: qu'il renonce à la violence. Mandela a toujours refusé. "Seuls les hommes libres peuvent négocier", a-t-il coutume de dire.
C'est lui qui a posé ses conditions pour sortir de prison, exigeant que le gouvernement renonce lui-même à la violence, mette fin à l'apartheid et légalise son Congrès National Africain (ANC). Cette dernière condition a été levée hier. Enfermé pendant 18 ans au bagne de l'île de Robben, au large du Cap, Nelson Mandela a été mal nourri, privé d'informations extérieures et contraint de casser des pierres à longueur de journée. Transféré en 1982 au pénitencier de Poolsmoor, dans la banlieue du Cap, il aura, deux ans plus tard, la possibilité d'embrasser sa femme pour la première fois en 22 ans. Tuberculeux, il quitte Poolsmoor en août 1988 afin d'être soigné au Cap. Le 24 novembre, le gouvernement annonce qu'il ne retournera pas en prison et le 7 décembre, il emménage dans une maison proche de la prison de Paarl au Cap.
Né le 18 juillet 1918, Nelson Mandela en tant que fils d'un chef tribal a bénéficié d'une meilleure éducation que la plupart des autres Noirs de son âge dans le bantoustan du Transkei. En 1944, Mandela, Tambo et Sisulu fondent la ligue des jeunes de l'ANC. En 1952, Mandela prend la tête d'une campagne de désobéissance civile organisée par l'ANC. Premier procès en 1956. Avec 156 autres sud-africains de toutes races, il est accusé de trahison, mais finalement acquitté en 1960. Dans l'intervalle, en 1958, il épouse Winnie dont il aura deux filles, Zinzi et Zenani. Après sa libération, Nelson Mandela entre dans la clandestinité et décide de se lancer dans la lutte armée après l'écrasement d'une grève générale par les forces de l'ordre. "Toutes les possibilités d'action non violente nous ont étér efusées", disait-il à l'époque. Il crée alors la branche militaire de l'ANC, "la lance de la nation". Il reçoit un entraînement militaire dans plusieurs pays d'Afrique et s'engage dans un programme de sabotage. Il est arrêté à son retour en Afrique du Sud le 5 août 1962 et condamné à cinq ans de travaux forcés. En juillet 1963, la police découvre le quartier général clandestin de l'ANC dans une ferme proche de Johannesburg. L'année suivante, il est condamné à la prison à vie lors du procès de Rivonia.
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* il ne sortira de prison que le 11 février 1990.
en 1961
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Un Concert hommage de 11 heures, pour les 70 ans de Nelson Mandela (Nelson Mandela 70th Birthday Tribute), eut lieu le 11 juin 1988 au stade de Wembley (Londres)
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en complément :
Emprisonnés depuis juin 1964 en Afrique du Sud, Walter Sisulu, 77 ans et sept de ses compagnons ont été libérés
article publié en octobre 1989 :
Après 26 ans de détention, l'ancien secrétaire général du Congrès national africain (ANC), Walter Sisulu, a été libéré hier*, ainsi que sept autres militants antiapartheid. "C'est bon d'être libre", a déclaré Walter Sisulu en arrivant chez lui. Walter Sisulu, 77 ans, est arrivé à l'aube à son domicile, à Soweto, escorté par la police. De jeunes sympathisants l'attendaient devant son domicile et l'ont porté en triomphe.
W. Sisulu est considéré, historiquement, comme le numéro deux de l'ANC, après Nelson Mandela, qui lui reste toujours en prison. Selon le "Washington Post", le dirigeant noir pourrait être libéré au début de l'année prochaine. Le quotidien américain a également annoncé que le dirigeant de l'ANC avait négocié la libération de W. Sisulu et de ses sept camarades. Pour le président de la République sud-africaine, Frederik de Klerk, ces libérations visent à faciliter les conditions politiques pour négocier une nouvelle constitution au terme de laquelle les Noirs disposeraient de prérogatives politiques.
Parmi ces prisonniers libérés figurent cinq personnes condamnées à la prisonà perpétuité en 1964, avec Walter Sisulu et Nelson Mandela. Il s'agit d'Andrew Mlengeni, 63 ans, Elias Mostsoaledi, 65 ans, Ahmed Kathrada, 60 ans, Raymond Mhlaba, 68 ans, Wilton Mkwayi, 67 ans. Oscar Mpetha, le plus vieux prisonnier politique d'Afrique du Sud (80ans), est lui aussi sorti de prison, sur une chaise roulante. Au cours de sa détention, il a été amputé d'une jambe. Il purgeait une peine de cinq ans de prison pour terrorisme. Enfin, un autre militant anti-apartheid a retrouvé la liberté. Il s'agit de Jafta Masemola, 58 ans, membre du Congrès Panafricain, condamné à la prison à vie en 1963 pour sabotage. Sa femme, Praises, a déclaré hier que son mari avait fait une dépression en captivité et qu'il lui faudrait probablement suivre un traitement psychiatrique.
A Soweto, plus de 300 personnes attendaient W. Sisulu. Certaines brandissaient le drapeau de l'ANC. "J'étais prêt à mourir en prison. Cependant, je savais que la pression montait et que tôt ou tard ils céderaient. Ce n'était pas possible de désespérer", a-t-ilconfié aux journalistes. W. Sisulu a aussitôt eu une longue conversation avec plusieurs responsables de groupes anti-apartheid, qui avaient préparé son arrivée. Plusieurs des prisonniers libérés hier devraient prochainement demander un passeport pour se rendre en Zambie où l'ANC a son siège.
* 15 octobre 1989
Oscar Mpetha, dans sa chaise roulante.
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article publié le jeudi 18 novembre 1993 :
Les Noirs auront les mêmes droits que les Blancs
Un nouveau pays est en train de naître. Dès mardi, le président Frederik de Klerk avait donné le ton. Et, après une nuit et une journée d'intenses négociations qui ont permis de lever les derniers obstacles, il devait signer hier soir avec Nelson Mandela et les dirigeants de 19 autres partis le pacte créant une Afrique du Sud multiraciale. La cérémonie, initialement prévue dans la matinée d'hier, a été retardée à plusieurs reprises par des discussions ultimes sur le projet de constitution qui donnera aux Noirs les mêmes droits qu'aux Blancs, pour la première fois depuis l'arrivée de marchands hollandais dans le pays en 1652. Après approbation, les accords doivent être sanctionnés par le parlement blanc actuel, dont la session s'ouvre lundi et qui ne devrait faire aucune difficulté. Selon un communiqué conjoint, les décisions du premier gouvernement de l'après-apartheid seront prises "dans un esprit de recherche du consensus". Aucun pourcentage n'a donc pu faire l'objet d'un accord. Tout parti qui obtiendra au moins 5 % dans l'élection proportionnelle le 27avril prochain du parlement provisoire sera représenté dans le gouvernement intérimaire chargé de gouverner le pays jusqu'en 1999. Le parti arrivant en deuxième position — après la victoire attendue du Congrès national africain (ANC) — aura droit à une vice-présidence. Le cabinet sera constitué sur une base proportionnelle reflétant la composition du parlement provisoire. L'ANC pourrait compter plus de la moitié des députés et donc chercher à gouverner seule avec une majorité absolue au gouvernement. Et le Parti national de Frederik de Klerk souhaiterait que les décisions de ce dernier soient prises à la majorité d'au moins les deux-tiers. L'abandon de cette barre était considérée comme une concession du gouvernement, en échange de laquelle il a été décidé qu'il faudrait une majorité de 60% au parlement provisoire pour adopter — d'ici 1996 — la constitution définitive basée sur l'accord de mercredi. En dépit de la signature, le gouvernement a dit que son dernier chapitre pourrait encore être adapté pour satisfaire l'Alliance de la liberté qui réunit des mouvements blancs et noirs (notamment l'Inkatha a majorité zouloue) effrayés par une domination de l'ANC. Des collaborateurs de Frederik de Klerk ont déclaré que la porte leur restait ouverte et que le Président recevrait leurs dirigeants demain. Les accords incluent une constitution provisoire, une déclaration de droits (qui permettra de dédommager les Noirs évincés de leurs terres depuis 1913) et une législation électorale. Une loi mettra en place une Assemblée nationale de 400 membres et un Sénat de 90 élus (où une majorité de 67% sera nécessaire pour modifier les frontières des régions). Sont aussi prévues neuf régions dotées d'un conseil et autorisées à avoir leur constitution (qui ne doit pas contredire la nationale), ainsi qu'un gouvernement dirigé par un président et au moins un vice-président. Parmi les dernières questions réglées au cours de la nuit, on remarque la réforme de l'armée avec l'intégration de combattants noirs anti-apartheid, la mise en place d'une police responsable devant sa direction nationale et les gouverneurs de régions. Une résolution prévoit que les quatre bantoustans — Venda, Transkei, Gskei et Bophutars-wana — seront incorporés à l'Afrique du Sud.
Frederik de Klerk et Nelson Mandela se serrent la main pourcélébrer l'avènement d'une nouvelle Afrique du Sud.
Blancs et Noirs ont les mêmes droits
La Constitution intérimaire pour l'Afrique du Sud, adoptée jeudi 18 novembre 1993, par les leaders des 21 formations politiques engagées dans les pourparlers multipartites doit encore être approuvée par l'actuel parlement. Elle entrera en application avec les premières élections multiraciales du 27 avril 1994.
Outre une réorganisation complète des structures gouvernementales, elle précise dans son troisième chapitre les droits fondamentaux des Sud-afri-cains.
Elle stipule que tous ont droit à la même protection par la loi.
Elle interdit toute discrimination fondée sur la race, le sexe, l'origine ethnique ou sociale, la couleur, les tendances sexuelles, l'âge, l'état de santé, la religion, les convictions, la culture ou le langage.
Elle interdit la torture, la servitude ou le travail forcé.
Elle assure la liberté de religion, de parole, de la presse, de réunion et d'association et garantit le droit de grève.
Enfin, elle accorde aux enfants le droit à un minimum essentiel en matière de nourriture, de protection de la santé et de protection sociale,
Nelson Mandela - 27 avril 1994
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4-5 juillet 1994 : Premier chef d'Etat occidental à se rendre dans ce pays depuis l'investiture de Nelson Mandela, François Mitterrand effectue une visite officielle de deux jours en Afrique du Sud. Accueilli avec les honneurs militaires, le président français a prononcé un discours devant le Parlement du Cap, où il a rendu un hommage particulier à Nelson Mandela et Frederik De Klerk.
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