ACCUEIL | LES CELEBRITES | JEAN XXIII

 

 

 

 

 

 

Aux fêtes de la Pentecôte 1963, le Pape Jean XXIII, le "Bon Pape Jean", est rappelé à Dieu. Il avait ouvert le Concile Vatican II. Il avait, peu avant sa mort, écrit l’Encyclique "Pacem in terris". Chez les hommes de bonne volonté, de tous les horizons religieux, politiques, sociaux, sa mort soulève une intense émotion. Le Cardinal Montini est élu au Siège de Saint-Pierre, quelques jours plus tard. Il choisit le nom de Paul VI.

 

 

JEAN XXIII

 

 

 

Quand, il y trente ans, le patriarche de Venise, Angelo Giuseppe Roncalli, allait participer au conclave qui devait élire le nouveau successeur de Saint-Pierre — il pressentait déjà d'être élu pape — il impartit à ses collaborateurs des dispositions précises pour le cas où il aurait dû "céder au vol de l'Esprit Saint, exprimé par les volontés réunies" des cardinaux.

 

Le 28 octobre 1958, après onze scrutins, le monde découvrit le 261ème souverain pontife de l'Eglise catholique: Jean XXIII. Agé alors de 77 ans, il paraissait, après le long et grand pontificat de Pie XII, ne devoir être qu'un "pape de transition". C'est lui cependant qui allait engager l'Eglise catholique dans une mutation dont toutes les conséquences ne peuvent être encore mesurées. Ceux qui postulent depuis 1968 l'honneur des autels pour Jean XXIII peuvent aujourd'hui se servir des données d'une révision historique de la vie et de l'œuvre du "pape du sourire", d'une révision qui veut remplacer les jugements apologétiques, basés sur les anecdotes et sur les comportements extérieurs, par une appréciation critique sûre, et certes issue d'une recherche étendue de toutes les étapes de l'existence du Papa Giovanni, mettant en lumière toute la formation, la culture, le rôle et la personnalité d'un souverain pontife qui surprit l'Eglise catholique, la chrétienté et le monde entier par la convocation d'un concile œcuménique, le Vatican II. L' approfondissement de la personnalité de Jean XXIII est d'autant plus difficile que ses positions et ses gestes, à l'époque, étaient déconcertants.

 

Nombreux sont les gestes qui font considérer A.-G. Roncalli comme le précurseur de l'œcuménisme. Cette conviction est liée d'une part à sa longue permanence en qualité de délégué apostolique en Bulgarie, Turquie et en Grèce, où coexistent les confessions religieuses les plus diverses, et d'autre part, à l'idée bien connue, mais ultérieurement mise de côté, que le but final de Vatican II était l'union des chrétiens. L'œcuménisme de A.-G. Roncalli n'avait donc presque rien de commun avec la position doctrinale arrêtée par Vatican II dans le décret sur l'œcuménisme Unitatis redintegratio, à savoir la reconnaissance de valeurs égales dans les autres Eglises chrétiennes et l'ouverture au dialogue. L'idée de l'union, la reconquête missionaire des "frères séparés" n'empêchaient pas, cependant, certaines ouvertures bien déterminées, peu communes chez les diplomates papaux de l'époque.

 

Le 25 ja nvier 1959, trois mois après son élection, Jean XXIII annonça son intention de convoquer un concile. Dans le discours avec lequel, le 11 octobre 1962, il inaugura officiellement le deuxième concile œcuménique de Vatican, il définit l'orientation fondamentale: non pas répéter la doctrine telle qu'elle a été formulée dans le passé, mais présenter le dogme catholique aux hommes d'aujourd'hui en tenant compte des mentalités modernes et des progrès accomplis par la recherche contemporaine. Jean XXIII n'envisageait pas pour autant une révision doctrinale, un renversement des bases traditionnelles de l'Eglise catholique.

 

Les études critiques sur Jean XXIII non seulement démentent ceux qui, après sa mort, voulaient en faire le porte-drapeau des rénovateurs, mais laissent aussi sans solution de nombreux points d'interrogation. En particulier en ce qui concerne le deuxième concile œcuménique de Vatican. Jean XXIII le convoqua par une décision presque solitaire et sans une appréciation préalable des finalités à obtenir. Au début, Vatican II n'avait même pas un ordre du jour précis. Aussi les pères conciliaires commencèrent-ils leurs travaux dans la hâte. Ils se consacrèrent tout de suite à l'examen du schéma relatif à la constitution sur la liturgie, mais le texte définitif de la Constitutio de Sacra Liturgia, ils le rédigèrent seulement lors de la deuxième session, laquelle, dans l'esprit de Jean XXIII, aurait dû clôturer VaticanII.

 

Il est donc naturel que les historiens du XXe siècle et, en particulier, les spécialistes de l'histoire de l'Eglise catholique, cherchent une réponse à la question de savoir si Jean XXIII avait eu une perception exacte du bouleversement que sa convocation du concile provoquerait. Ce problème, qui n'influence point la cause de béatification du prédécesseur de Paul VI, de Jean-Paul I et de Jean-Paul II - le but de celle-ci étant de s'assurer si l'aspirant à la sainteté pratiquait les vertus et à quel degré, - et qui ne veut absolument pas remettre en discussion ni la portée du renouveau de l'Eglise catholique, ni la validité de l' aggiornamento proposé par Vatican II, reste toutefois et toujours ouvert et attend donc une réponse à la hauteur de l'histoire.

 

article de Josef-M. Rydlo publié dans un quotidien suisse en novembre 1988. 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

  ACCUEIL | LES CELEBRITES | JEAN XXIII

 

 

bachybouzouk.free.fr