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Victor Hugo est né le 26 février 1802 à Besançon et mort le 22 mai 1885 à Paris.
Victor Hugo à 16 ans
Victor Hugo a vécu 83 ans. Son œuvre : poésies, drames, romans, représente 60 ans de cette longue vie. 69 ans d’écrits qui en ont fait le génie littéraire de son siècle (il était né en 1802). Mais cette gloire ne s’est pas éteinte avec lui qui l'avait pressentie à Guernesey quand il disait :
"Je sens que je suis immortel. Si d’autres n’ont pas le sentiment de leur immortalité, j’en suis fâché pour eux, mais c’est leur affaire." Et il n’est pour se rendre compte de ce rayonnement que de faire parler nos mémoires d’enfants. Nous y retrouverons : "Jeanne au pain sec" ou "Mon père, ce héros au sourire si doux ..."
Il n’est point de bibliothèque populaire, de quartier ou de village qui n’ait ses volumes des Misérables ou de Notre-Dame de Paris, et toutes les bonnes gens de France connaissent Gavroche, la petite Cosette et Jean Valjean..., la grimace de Quasimodo, ou la grâce d’Esmeralda dansant..., les travailleurs de la mer et leur labeur de titans, le défilé des soldats de l’An II et l’épopée du peuple en 93...
Dans cette humanité puissante, évoquée par le poète, les masses populaires se sont reconnues et c’est pourquoi elles lisent le vieil Hugo depuis un siècle, et s'enchantent des aventures magnifiques qu’il a décrites pour consoler, pour défendre, pour exalter les hommes. Car il n’est point de misère qu'il n’ait dénoncée, cet apôtre de l’humanité : celle des vieux, des pauvres, de l’enfance déshéritée, celle des tisserands exploités par le capitalisme :
"Caves de Lille, on meurt sous vos plafonds de pierre!
J’ai vu, vu de mes yeux pleurant sous ma paupière
Râler l’aïeul flétri
La fille aux yeux hagards de ses cheveux vêtue
Et l’enfant spectre au sein de la mère statue
Ô Dante Alighieri !" (1)
Quand il perd sa fille, dans un accident tragique, c’est avec des accents d’un tendresse infinie qu’il décrira l’enfance de Léopoldine. La douleur de ce père atteint des accents pathétiques, lui, le chantre de l’enfance et le plus tendre des grands-pères. L’amour maternel "Amour que nul n’oublie" lui inspire ses meilleurs vers, cet amour dont :
"Chacun en a sa part, et tous l’ont tout entier..."
Et c’est lui qui réserve aussi à la femme ce beau poème daté du lendemain du coup d'Etat de 1852 :
"Quand tout se fait petit, femmes, vous restez grandes...
Et c’est à votre front qu’on voit monter le rouge
C’est vous qui vous levez et qui vous indignez
Femmes, le sein gonflé, les yeux de pleurs baignés
Vous tuez le tyran, vous consolez les tombes
Et le vautour frémit sous le bec des colombes." (2)
Et il glorifiera en ces vers l’une des plus grandes de ces femmes combattantes de 1852 : Pauline Roland qui fut déportée par Louis Bonaparte après le coup d’Etat :
"Elle ne connaissait ni l’orgueil, ni la haine;
Elle aimait, elle était pauvre, simple et sereine
Souvent le pain qui manque abrégeait son repas.
Elle avait trois enfants, ce qui n’empêchait pas
Qu’elle ne se sentit mère de ceux qui souffrent." (3)
Mais Victor Hugo ne fut pas seulement le merveilleux Orphée de toute une époque, l’un de ses plus hauts mérites fut d’avoir été au premier rang des résistants qui protestèrent contre le Coup d’Etat du 2 décembre 1852. Et cette résistance farouche lui aurait été funeste s’il ne s’était caché tandis que les sbires de Louis-Napoléon perquisitionnaient sa demeure pour l’arrêter.
H part à Bruxelles, puis à Jersey et à Guernesey. Désormais, il est le héros légendaire du refus à l’oppression, le Prométhée, enchaîné volontaire sur son rocher battu des vents de mer, et sur qui le monde entier a les yeux fixés. De sa maison de Hauteville-House, le proscrit foudroie de ses pamphlets vengeurs le sinistre Badinguet et sa clique d’aventuriers.
Cette noble attitude lui inspire ses plus belles œuvres : "Les Châtiment" en vers et en prose : "Napoléon le petit", "Histoire d’un crime" et l’œuvre culminante de ses romans : "Les Misérables".
Après le succès prodigieux des "Misérables", il triomphe en s’écriant :
"Maintenant il y a, entre la masse et moi, un fluide. Nous nous aimons, nous nous comprenons".
Victor Hugo était parti pour l’exil, la chevelure noire et sans barbe. Lorsque la République est proclamée en septembre 1871, après le désastre de Sedan, qui fit basculer l’Empire dans la boue, c’est un vieillard solide, mais à la chevelure et à la barbe blanches qui revient. Et désormais les honneurs, les hommages et une gloire sans pareille viendront auréoler jusqu’à sa mort celui qui, poète et romancier, siège maintenant à la Chambre et prend sa part aux destinées politiques de son pays.
Quand il s’éteint en 1885 chargé d’ans et de popularité, la France lui fait des obsèques grandioses, suivies de tout le peuple. Il a choisi le char des pauvres et des humbles qu’il avait chantés, mais son convoi passe sous l’Arc de Triomphe pour déposer sa dépouille au Panthéon.
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article publié en 1952
(1) extrait de Les châtiments - Joyeuse vie
(2) extrait de Les châtiments - Aux femmes
(3) extrait de Les châtiments - Pauline Roland
Les Misérables - Cosette
le sculpteur Rodin lors de l'inauguration officielle de sa statue de Victor Hugo en 1909
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