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Parlez à un basque des courses de vaches, et vous verrez son regard s’allumer. En saison, sur la côte depuis Bayonne jusqu’à Hendaye, il s’en déroule en moyenne deux par semaine. Imaginez la place publique d’une ville ou d’un village… On y délimite une aire de 200 mètres carrés et on l’entoure de palissades solides. Derrière les palissades se massent, par milliers, les curieux, ceux qui ne se sentent pas doués pour les sports violents…
Quant aux courageux, l’air faraud, ils franchissent l’enceinte et attendent avec un peu d’émotion le son de la trompe qui annoncera le début des courses. N’importe qui peut participer au jeu, à l’exception toutefois des vieillards et des enfants… J’ai vu l’an dernier un aïeul respectable, d’au moins 80 ans, qui prétendait, lui aussi "courir" la vache. Il a fallu que deux organisateurs le reconduise derrière la palissade.
- Voyons, grand-père, lui disaient-ils, ces ceux-là ne sont plus de votre âge ! Un mauvais coup est si vite attrapé !
Le vieux s’est finalement soumis mais les regards dont il gratifiait son escorte n’avaient rien de particulièrement amène.
Les vaches sont lâchées dans l’arène une à une. En réalité, ce sont de jeunes bœufs assez nerveux dont on a prudemment emboulé les cornes. N’empêche ! Plusieurs toreros amateurs qui se sont frottés à eux ont conservé de cette rencontre un souvenir assez cuisant dans la partie la plus charnue de leur individu.
Il y a six courses en tout. Chacune d’elle ne dure que quelques minutes. Les premières vaches sont des novices. ; on peut les taquiner impunément. Mais gare aux dernières ! Celles-là connaissent la chanson ; il ne faut pas leur en conter !
Vives à l’attaque, elles ont un démarrage foudroyant et un joli coup de tête qui vous expédie en vol plané à plus de cinq mètres…
Et n’essayez pas de leur échapper en vous réfugiant derrière un arbre. Cet obstacle devant leurs consœurs débutantes se fussent arrêtées net, elles le contournent avec une prestesse qui vous laisse pantois au sol !
il y a même des malins qui, serrés de près, se hissent à la force des bras à la maîtresse branche d’un arbre, en ramenant leurs jambes à hauteur d’estomac. Pauvres naïfs. Ils oublient qu’ils laissent ainsi exposé un endroit particulièrement sensible de leur anatomie. La vache profite sans vergogne de son avantage, et de quelques jolis coups de cornes, elle se charge de prouver à son adversaire qu’en bonne tactique il faut toujours protéger son arrière !
adapté du journal Tintin (1955)
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... ça ne vous rappelle pas Intervilles ?
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