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Sainte Marthe "46", Reine de Jarnègues vient calmer l’animal fabuleux
article publié en 1946
TARTARIN AFFRONTE LA TARASQUE
Les enfants prodigues obtiennent toujours leur pardon. Tartarin vient de s’en rendre compte. Là-bas, dans son desert, on lui avait rapporté que les Tarasconnais lui tenaient rigueur de ses fredaines et que si la Tarasque elle-même se terrait dans sa caverne, c'était par colère contre lui.
Tout cela n’était que racontars de bilieux. Lorsque, sur l’invitation de la Commune Libre de Jarnegues (qui est bien le quartier le plus spirituel de Tarascon}, Tartarin débarqua l’autre dimanche à Port-Tarascon avec ses fidèles compagnons Costecalde, Bezuquet et Pascalon, il se découvrit une foule invraisemblable d'amis. M. le Maire le gratifia d’une allocution de bienvenue, la plus jolie fille du pays l’embrassa, la plus mignonne le combla de fleurs, les cinéastes et les photographes lui "tirèrent le portrait" et dix mille, vingt mille, cent mille bravos l’acclamèrent.
L’après-midi, un peuple entier allait au devant de la Tarasque. Escorté par ses Chevaliers Tarascaïres, membres d’un des Ordres les plus vénérables d’Europe puisque fondé en 1474 par le Roi René, l’animal fabuleux s’élança les yeux terribles, les naseaux chargés de flammes et le dos hérissé de pointes redoutables. Mais lorsqu’elle vît Tartarin se dresser devant elle alors sa colère tomba. Ce fut du délire dans la foule. Il ne restait qu’à acclamer les deux héros de Tarascon.
C’est à la Mairie que je suis parvenu à interviewer Tartarin. Entre deux pastis, il s’épongeait le front.
— Alors, satisfait ?
— Oui, assez. Les Tarasconnais m’ont enfin compris.
— Racontez-rnoi un de vos derniers exploits.
— Oh ! vous savez, j’aime pas trop parler de moi. Une fois, un grand chef nègre m’avait invité dans sa chasse. Quelle chasse ! Des lions partout ! Quelque chose comme les tirés de Rambouillet,, en plus grand bien entendu pas seulement pour l'étendue du terrain, mais encore pour la taille du gibier... Le roi nègre n’avait qu’à crier : "Venez ! Venez !" .pour que deux ou trois lions arrivent à portée de mon fusil.
Un matin je décide de partir tout seul, et je me décide de partir seul, et je crie : "Venez...". Un lion magnifique surgit du fourré. Mais au lieu d’attendre qne je le vise, il me bondit dessus. Vous me connaissez. Je riposte, je cherche à me dégager et voici que, ô surprise !, en tirant sur les poils, je découvre un point sensible quelque part sous la crinière. Je vois le lion se calmer. Vous pensez si je redouble de caresses. Au moment où je sens venir la fatigue, je m’aperçois que le lion commence à dodeliner de la tête. Alors, je m’esquive doucement et je me faufile vers la brousse. Mais je n’avais pas fait dix mètres que j’entends le lion qui, en ronronnant, m’appelait: "Venez! Venez!"
"Tartarin il faut partir" s’écrie le colonel Bravida - Mais comme les stars notre héros aura son habilleuse et le plus difficile de l’histoire est d’aggrafer ie col sous la fausse barbe
Voici maintenant le calumet de la paix après le poignard et les cartouchières
Tartarin, Costecalde et Ali vont s’élancer sur ta piste de la Tarasque... - La traversée du Rhone à bord du Tu-Tu-Pam-Pan est des plus mouvementées
M. le Maire vient accueillir le héros au son de l’Hymne national de Jarnègues
Et la foule méridionale acclame Tartarin et ses compagnons d’aventure
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film réalisé par Raymond Bernard avec Raimu et Fernand Charpin (1934)
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