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La commission américaine de l'énergie atomique a secrètement récupéré des centaines de cadavres, dans les années 50, pour étudier les effets sur les tissus et les os des retombées radioactives provenant des essais nucléaires.

 

Selon des documents qui viennenet d'être divulgués par un comité présidentiel consultatif sur les expérimentations radioactives sur l'homme, près de 1.500 cadavres, dont ceux d'enfants, ont été récupérés à ces fins, grâce à un réseau d'agents de la Commission de l'énergie atomique aux Etats-Unis et dans une demi-douzaine d'autres pays, sans que la famille des défunts soit avertie. La récupération de cadavres faisait partie d'un programme baptisé "Opération Soleil", qui visait à déceler le strontium-90, une substance radioactive ressemblant au calcium et pouvant être véhiculée par la chaîne alimentaire. Commencée en 1953, la recherche d'échantillons humains s'est intensifiée un an plus tard aprèsl'explosion d'une bombe à hydrogène dans le Pacifique.

 

En 1955, lors d'une réunion secrète de la division de biologie et de médecine de la commission, le professeur Willard Libby, de l'université de Chicago, avait mis l'accent sur la difficulté d'obtenir des restes humains, notamment ceux d'enfants. Le programme avait reçu un grand nombre de bébés mort-nés, mais "cet approvisionnement s'est tari", avait-il déclaré à ses collègues. Les agents de la commission avaient établi un réseau de contacts aux Etats-Unis, au Canada, en Europe, en Australie, en Amérique Latine, en Afrique et aux Philippines pour récupérer des corps. Les cadavres de diverses classes d'âge, des nouveau-nés aux personnes âgées, étaient activement recherchés.

 

Les grands centres urbains étaient des pourvoyeurs importants de cadavres, surtout New York, Houston et Vancouver, au Canada. Dans ces villes, "on peut obtenir le cadavre de pratiquement toute personne qui décède", expliquait le docteur Laurence Kulp, de l'université de Columbia, lors de la réunion secrète de 1955. Les recherches étaient souvent concentrées sur les populations pauvres.

- Les échantillons humains sont de la première importance. Si quelqu'un s'y connaît en vol de cadavre, il pourrait rendre un grand service à son pays, avait déclaré Libby, en 1955.

Le professeur, qui a reçu le prix Nobel de chimie en 1960, a toujours affirmé que l'examen des tissus et des os humains était essentiel pour mieux connaître les effets des radiations nucléaires. II souhaitait que l'existence du programme soit portée à la connaissance de la population, dans l'espoir de faciliter les recherches de spécimens, tout en reconnaissant que cela pourrait présenter des difficultés.

 

article publié en 1995 

 

 

 

Project Sunshine  / Opération Soleil

 

 

 

 

Willard Libby

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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