La déperdition d'ozone atteint des niveaux record depuis quelques années et devrait parvenir à son maximum vers l'an 2000. Selon un rapport de scientifiques publié hier à Genève, les mesures prises pour réglementer les substances qui attaquent l'ozone commencent toutefois à porter leurs fruits.

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La vitesse de déperdition d'ozone estactuellement de 4 à 5% par décennie aux latitudes moyennes dans les deux hémisphères, avec une baisse plus marquée en hiver et au printemps qu'en été. Pour la zone tropicale, la baisse est minime, voire nulle. Des records ont été enregistrés pendant la période de 1992-1993, tant pour le "trou" dans la couche d'ozone au-dessus de l'Antarctique, que pour les moyennes minimales saisonnières mesurées au-dessus des régions habitées de l'hémisphère boréal. Cette déperditionr ecord peut s'expliquer, en partie, par les conséquences de l'éruption du Mont Pinatubo, aux Philippines, en 1991. La déperdition d'ozone devrait atteindre son maximum au tournant du siècle. Une lente diminution des concentrations de substances attaquant l'ozone (le chlore et le brome) devrait alors s'amorcer. Les experts prévoient que le "trou" dans la couche d'ozone aura totalement disparu d'ici une cinquantaine d'années, à condition que les mesures internationales destinées à stopper ce phénomène soient appliquées. A cet égard, les mesures prises dans le cadre du Protocole de Montréal (de 1987 et entré en vigueur en 1989) commencent à porter leurs fruits. Le taux d'accroissement des émissions a commencé à baisser. Le bromure de méthyle demeure l'une des principales substances chimiques incriminées dans l'appauvrissement de la couche d'ozone. Or, cette substance n'est pas couverte par le Protocole de Montréal. Outre la source naturelle que constitue l'océan, trois grandes sources d'émission dans l'atmosphère ont été identifiées: la fumigation du sol, notamment après les récoltes, le brûlage de la biomasse ainsi que les gaz d'échappement des véhicules qui fonctionnent avec de l'essence contenant du plomb.

paru dans un quotidien suisse (septembre 1994).