AIMONS LA PROPRETE AUTOUR DE NOUS : NETTOYONS !

 

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Quand on sort de notre jardin par la petite porte du fond, on est à l'orée des bois. Un sentier frais, livré dès le printemps aux mercuriales, aux coucous, aux renoncules, suit avec nonchalance le pied de la colline.

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Nous n'irons pas tout de suite recevoir sur les épaules l'odorante caresse des chèvrefeuilles et des cytises. Nous regarderons, nous serons bien forcés de regarder le majestueux tas d'ordures qui marque presque toujours l'abord d'un village français.

 

Ce sont les ordures du vingtième siècle. A siècle de fer, ordures de fer-blanc, cela va sans dire. En effet, le fer est roi.

Sur ce fumer métallique végète un triste sureau...

Je m'éloigne, plein de vergogne et peut-être de courroux.

- Le bois pourrait me consoler : il est jeune, il est en sa fleur...

Ouiche ! Le bel espoir ! L’ordure est partout. Et je dis bien l'ordure industrielle... Les tas d'ordures s'étalent comme des taches d'une maladie; ils s'appellent, ils se cherchent à travers les buissons...

- Avouons-le à regret, mais avouons-le quand même, la France et sale, et le siècle du fer-blanc fait tout le nécessaire pour la souiller à jamais.

 

Pendant qu'il est temps encore, je propose donc aux Français de nettoyer la France...

 

extrait de Querelles de famille - Georges Duhamel (1884-1966)