Le Nain Jaune - appelé autrefois jeu du Lindor - est avant tout un jeu de cartes. En voici les règles (document de 1902) :

Le nombre des joueurs est de trois au moins, de huit au plus; on fait usage d'un jeu complet de 52 cartes. Si l'on joue à trois, on distribue àchacun 15 cartes; à quatre, 12; a cinq, 9; à six, 8; à sept, 7; à huit, 6. Le talon varie, suivant le cas, de 3 à 7 cartes. Le roi est la plus haute carte du jeu, l'as la plus faible. Chaque joueur reçoit un certain nombre de jetons auxquels on attribue une valeur déterminée. Le sort désigne quel est celui qui donnera les cartes le premier, mais, avant la distribution, les joueurs font leur mise sur le tableau à compartiments, chacun met un jeton sur le dix de carreau, deux sur le valet de trèfle, trois sur la dame de pique, quatre sur le roi de cœur et cinq sur le Nain jaune ou sept de carreau. Lorsque la donne est terminée, le premier en cartes joue la carte dont il lui convient de se débarrasser et cherche à se défaire de toutes ses cartes avant ses adversaires. Il y a grand avantage à avoir plusieurs cartes qui se suivent, parce qu'on les jette de suite en les appelant, en commençant par la plus basse. Ainsi, on appelle: six, sept, huit, neuf

et si on n'a pas le dix, on dit : "sans dix" et on s'arrête; c'est alors le joueur d'après qui continue, s'il a dix, valet, dame, roi, sans tenir compte de lacouleur, sinon c'est le joueur suivant qui jette ses cartes. On continue ainsi jusqu'à ce qu'un des joueurs se soit défait de toutes ses cartes, et ait ainsi gagné le coup. Les autres joueurs étalent alors leur jeu et

payent au gagnant un jeton pour chaque carte qui leur reste, ou même pour chaque point que représentent les cartes restantes, suivant qu'il a été convenu en fixant les conditions de la partie; si l'on paye par points, les figures, roi, dame et valet, sont alors comptées pour 10 points. Toutes les fois qu'on jette une des cartes correspondantes à celles qui sont figurées sur le tableau, on enlève la mise qui est sur cette carte; mais si elles restent entre les mains d'un des joueurs il a à doubler la mise. Après le premier coup, on garnit de nouveau le tableau, et la donne passe au voisin de droite decelui qui a donné la première fois.