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La distraction est une maladie qui date de la plus haute Antiquité. On pense généralement qu'elle fut découverte en même temps que la mémoire. Elle est peu contagieuse mais chronique en terrain favorable. Ce qui, de tous temps, porta les étourdis à fabriquer des pense-bêtes, appelés aussi guide-âne. Le plus connu, le nœud au mouchoir, remonte sans doute à l'intervention du rhume de cerveau.
Un mouchoir pouvait avoir un, deux, trois nœuds. Voire quatre dans les périodes de stress. Davantage de noeuds posaient des problèmes de mémoire et surtout de lessive. Il faut se souvenir que la découverte des enzymes gloutons qui lavent l'intérieur des nœuds est bien postérieure à celle du mouchoir. Il fallait donc les dénouer, ce qui prenait un temps fou. C'est donc pour des raisons éminemment pratiques que l'habitude du mouchoir noué s'est perdue. Et c'est tant mieux.
Avec l'invention du kleenex, on aurait fini par jeter des nœuds en pleine activité. Au risque de ne jamais se rappeler qu'on avait pensé à quelque chose. Mais depuis la découverte de l'électronique, on a enfin le choix des moyens. Les étourdis aisés voyagent avec un agenda à puce, les fortunés avec une secrétaire informatisée et les pauvres avec un porte-clés dictaphone oui peut enregistrer jusqu'à trois phrases importantes. C'est peu mais pour relever tout ce dont un distrait doit se souvenir ouand il n'a pas de papier pour l'écrire - téléphoner au dentiste pour le rendez-vous manqué, passer aux objets trouvés, acheter un crayon - ça devrait suffire. Quoique. Personnellement, par précaution, je ferai un nœud au cadenas de mon vélo pour me rappeler d'emporter ce qui me permettra de me souvenir du reste. Mes clés.
article de Christiane Favre paru dans un quotidien suisse (1995).
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ma note personnelle :
"Faire un noeud à son mouchoir pour se rappeler de quelque chose" c'est bien mais encore faut-il se rappeler de ladite chose !
publicité de 1952
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Peu de gens savent que nos aïeux et nos aïeules se servaient de mouchoirs de poche de forme irrégulière. Il y en avait de rectangulaires, de ronds, d’oblongs, etc.; la forme en variait même suivant les pays.
Un jour, à Trianon, la reine Marie-Antoinette fit remarquer qu’il serait infiniment plus esthétique de donner aux mouchoirs une forme carrée. Louis XVI approuva, et, le 21 janvier 1785, paraissait un décret qui disait : "La longueur des mouchoirs qui se fabriquent dans le royaume sera égale à leur largeur".
article publié en 1911
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... mais ici, c'est un torchon
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