Dans le domaine de la superstition, la Médecine a une targe part. Il est curieux à ce propos de citer quels singuliers remèdes utilisaient les docteurs des anciens temps et auxquels nous ajoutons entre parenthèses, quelques commentaires.

 

CONTRE LES VERRUES

Enfouir une pomme sous un noyer: Les verrues tomberont. (On ne dit pas quand.)

 

CONTRE LA GALE

Se rouler, absolument nu, dans un champ d'avoine. (On ne peut le faire en hiver !) Tout en continuant à se rouler, arracher une poignée d'avoine en grappe et la laiser sécher sur une haie. On sera guéri.

 

CONTRE LA COLIQUE

Si on peut avoir un couteau à manche blanc, ce qui n'est pas difficile, la colique passera.

 

CONTRE LE MAL DE GORGE

On le chassera rien qu'en appliquant un soc de charrue sur l'estomac du malade.

 

CONTRE LA TOUX

Pour ne plus tousser, il suffit de cracher dans la bouche d'une grenouille vivante. (Nous plaignons vraiment la grenouille !)

 

CONTRE LA JAUNISSE

Le malade regardera fixement, de près, un assez gros poisson blanc vivant, tenu au-dessus d'un baquet plein d'eau. Bientôt, le poisson tombera en morceaux et la jaunisse aura, du même coup, disparu. (Le malade sera sans doute étonné, mais le poisson le sera bien davantage.)

 

CONTRE LA MIGRAINE

En se liant les tempes avec une corde de pendu, on fait disparaître le mal de tête. (Mais encore faut-il trouver de la corde de pendu !...)

 

CONTRE LE MAL DE DENTS

Planter un clou dans le mur, ou garder un instant, sur la dent malade, de son urine chaude.

 

CONTRE LES CLOUS

Celui qui a des furoncles n'a, pour s'en débarrasser, qu'à se faire souffler trois fois dans la bouche, à jeun, pendant neuf jours.

 

CONTRE LES MAUX D'OREILLES

Pour en venir à bout, il suffit de toucher les oreilles avec une main de squelette. (Mais pour cela il faut des complicités avec les carabins ou les gardiens (le cimetière !)

 

CONTRE LES DOULEURS ARTICULAIRES

Ramasser le plus que l'on pourra des fourmis, les mettre dans un bocal avec de l'alcool pur et les y laisser un bon mois. Ensuite, avec cette liqueur ainsi obtenue, frotter la partie malade et y mettre des compresses. (Il y a peut-être une idée là-dedans, le formol étant issu des fourmis.)

 

CONTRE LA PIERRE*

Mangez le plus possible de feuilles de laitue sans aucun assaisonnement, même, et surtout, entre les repas. Elles rongeront la pierre et vous en débarrasseront.

 

CONTRE LES ENGELURES

Celui qui, dans le premier mois, plongera ses mains dans le fumier, n'aura jamais d'engelures.

 

CONTRE L'EPILEPSIE

Pour que le malade ne tombe plus du "haut mal", il faut lui porter une médaille sur laquelle sont gravés les noms de Gaspard, Melchior et Balthasar. (Voilà un moyen bien simple pour une aussi terrible maladie !)

 

CONTRE LE SAIGNEMENT DE NEZ

Se coller au palais un petit morceau de papier et n'y toucher ni avec les doigts, ni avec la langue. L'hémorragie s'arrêtera immédiatement. (On peut toujours essayer. Voilà une sérieuse concurrence à la clé dans le dos.)

 

CONTRE LE HOQUET

Mâcher lentement un morceau de sucre imbibé de vinaigre. Ou, encore, lever les bras en l'air et les y laisser une minute. (Mais éviter de faire cela dans la rue ou sur une route où passent des automobiles.)

 

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* La "maladie de la pierre" ou gravelle, c'est-à-dire les calculs rénaux.

 

paru en 1994