Le corps délite des gardiens de la paix a été fondé en 1829 par le préfet Louis-Marie de Belleyme. La gravure en représente un sur les boulevards parisiens en 1829. celui en médaillon est d'un siècle plus tard (date de publication de l'article).

Ce décor a bien changé, on le voit ! Non seulement la toilette des femmes et le costume des hommes sont délicieusement archaïques, mais comment reconnaître ce qui est aujourd'hui un des endroits les plus mouvementés de paris dans ce tacbleau paisible et souriant ? Devant le théâtre des Variétés, les promeneurs s'arrêtent pour bavarder au milieu de la rue; des cavaliers foulent tranquilement le pavé; aucun trottoir ne permet aux piétons de se garer. Mais à quoi bon ? Il passe si peu de voitures ! Gavroche, enfin, peut muser tout le long du chemin en gentil gamin insouciant et frondeur.

Qui sait? C'est peut-être le beau gardien de la paix en bicorne, habit à la française et culotte blanche qui est l'objet de ses lazzis. Le peuple de Paris a toujours été frondeur.

Mais si le Gavrocheet celui d'aujourd'hui ont la plaisanterie facile, tous respectent au fond ceux qui sont chargés de la tranquillité publique; tous éprouvent pour lui une sympathie sincère.

C'est qu'on n'oublie pas ce qu'on leur doit. Comme l'ont rappelé le misitre de l'Intérieur et le préfet de police, leur effectif a considérablement grandi : ils étaient 74 au début,; ils sont mainteant à plus de 14.000. Depuis 1829, 87 gardiens de la paix ont été tués en service; de plus 22 sont tombés devant l'ennemi en 1870 et 186 au cours de la Grande Guerre. Enfin ils comptent actuellement dans leurs rangs 68 croix de la Légion d'honneur, 347 médailles militaires, 2.575 croix de guerre, 4.000 citations et 608 médailles d'honneur.

Après cent ans de loyaux services, le corps des gardiens de la paix avait bien mérité d'être à l'honneur.

publié en 1929