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Pourquoi les  Folies situées rue Richer et inaugurées le 2 mai 1869, ont-elles pris le nom d'une voit parallèle qui n'est même pas la plus proche ?


Sans doute les fondateurs de l'établissement, imité de l'Alhambra de Londres, jugèrent-ils que Bergère était plus public, en quoi ils n'avaient pas tort. Mais ils ne profitèrent pas longtemps de leur trouvaille : moins de deux ans après l'inauguration, Paris était en guerre, puis en révolution*. Les Folies Bergère abritèrent des réunions politiques fort tumultueuses, puis furent rachetées par Léon Sari qui fit d'elles pour des années, avec le plus grand succès, une sorte de temple de l'insolite. On s'y entassa pour admirer des numéros de dressage, des avaleurs de serpents et des mangeurs de feu, d'authentiques aimées et de vrais sorciers zoulous, des hommes-obus et même un homme-cible. La physique amusante dominait, ce qui n'avait rien d'étonnant puisque Sari était ancien polytechnicien. Pourtant, cet homme de science ne négligeait pas la musique ; il avait confié l'orchestre des Folies-Bergère à l'illustre compositeur de valses du second Empire : Olivier Métra. Quant au charme féminin, il jouait un rôle plus actif dans la salle que sur la scène grâce aux beautés professionnelles ou semi-professionnelles déléguées au promenoir par le quartier Bréda tout proche.

 

 

 

 

Un jour vint où la musique l'emporta sur toute autre forme de divertissement : d'honorables, mais d'étonnants scrupules poussèrent Léon Sari à transformer les Folies-Bergère en un établissement symphonique permanent, le Concert de Paris, qui dévora en un mois l'argent qu'il avait gagné au service d'une cause plus folâtre. Il lui fallut passer la main, et les Folies-Bergère furent ressuscitées par les frères Isola, prestidigitateurs de leur état, mais gens assez sérieux pour se voir confier par la suite la direction de l'Opéra-Comique. "On leur reproche d'être illettrés, devait dire leur malicieux collègue P.-B. Gheusi, mais on a tort. Peu importe qu'Emile ne sache pas écrire, puisque Vincent ne sait pas lire".

 

La Revue au début du XX° siècle

 

A l'équipe fraternelle des Isola succéda l'équipe conjugale de M. et Mme Lallemand. Le promenoir, bien entendu, avait été rétabli dans toutes ses prérogatives ; les Lallemand y ajoutèrent le non moins fameux bar, peint par Manet. Le jardin, qui précédait la salle de spectacle, contribuait à donner aux Folies-Bergère l'ambiance d'un café-concert. Sur la scène ne se produisaient plus seulement des acrobates et des phénomènes, mais des vedettes de la chanson. La femme nue, cette spécialité maison, ne devait faire son apparition rue Richer qu'aux environs de 1900, suivant une formule intime plus proche du strip-tease que de l'actuelle revue à grand spectacle

 

 

Un bar aux Folies Bergère d' Édouard Manet - début des années 1880

 

 

Peu avant 1914, Paul Derval prit la direction artistique, puis la direction tout court des Folies-Bergère. Il supprima le jardin, transformé en hall couvert, assainit le promenoir, et la formule de l'établissement évolua progressivement vers la revue à grand spectacle...

 

article publié en 1968 dans un quotidien suisse

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* La guerre contre la Prusse (1870) et une révolution populaire, la Commune de Paris (1871)

 

 

films ayant pour cadre les Folies Bergère (1935 et 1957)

 

 

 

 

 

 

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