Le langage des fleurs... au service des amoureux

On parlait beaucoup, autrefois, du langage des fleurs. Avons-nous encore, en notre ère de fusées et de vitesse, le goût de ces fantaisies romantiques ? Il s'agit pourtant d'un jeu charmant qu'il est bon de rappeler aujourd'hui que nos jardins resplendissent de fleurs. Car, malgré les découvertes et les inventions, les amoureux restent ce qu'ils sont. Voici des roses à peine épanouies. Entourons-les de myosotis. Le lierre fera, à ce bouquet, une collerette sombre. Et le tout voudra dire « Je vous aime tendrement, ne m'oubliez pas... car je meurs où je m'attache ». Voulez-vous offrir des fleurs à l'être aimé ?

Voici ce que vous disent ces beautés. Mais ne renversez pas les fleurs, sinon elles diront le contraire de ce qu'elles pensent :

L'ANÉMONE : Je vous suis attaché avec confiance.
L'AUBÉPINE : Soyez discret.
LE BLUET : Je n'ose pas vous avouer mon amour.
LA BRUYÈRE : Mon amour est robuste.
LE CHÈVRE-FEUILLE : De doux liens nous enchaînent.
LE COQUELICOT : Aimons-nous sans tarder.
L'ÉGLANTINE : Les jours heureux passent vite.
LE GÉRANIUM : Fidélité.
L'HÉLIOTROPE : Je ne désire que votre amitié.
L'IRIS : Je vous aime avec bonheur.
LA JONQUILLE : Quand donc m'aimerez-vous ?
LA LAVANDE : J'attends votre réponse.
LE LIERRE : Je meurs où je m'attache.
L'AMARYLLIS : Mon bonheur est total.
LE LYS BLANC : Pureté et grandeur.
LE LISERON : Vous m'enchaînez.
LA MARGUERITE : Combien vous êtes jolie !
LE MYOSOTIS : Ne m'oubliez pas.
LE MIMOSA : Personne ne sait que je vous aime.
LE NARCISSE : Vous n'avez pas de cœur.
L'OEILLET : Amour pur.
LA PENSÉE : Pensez à moi, je pense à vous.
LA PERVENCHE : Je ne rêve qu'à vous.
LA ROSE : Je vous aime avec ardeur. Vous êtes la plus belle.
LE SOUCI : Mon inquiétude est grande.
LE TRÈFLE : Me permettez-vous d'espérer ?
LA TULIPE : Je vous déclare mon amour.
LA VIOLETTE : Je pense à vous.

Ce texte a été publié en 1965 dans un quotidien.