Les facteurs anglais ont bien de la chance. Pendant dix mois, 200 d’entre eux ont servi de cobayes en portant des chaussettes caoutchoutées. Ces chaussettes révolutionnaires sont imprégnées de "gutta" ce qui a pour effet d’en rendre le fil plus résistant. Ainsi traitées, les chaussettes ne rétrécissent pas au lavage et s’usent beaucoup moins vite. L’expérience a été à ce point concluante que le système sera, paraît-il, adopté prochainement par les fabricants de bonneterie.

Mais depuis le temps qu’on plaint les pieds des facteurs, n’y aurait-il pas, à notre époque de motorisation à outrance, un moyen plus radical de les soulager ? Les services compétents des P.T.T. de France y ont pensé. Ils viennent, en effet, d’annoncer que les facteurs ruraux seraient dotés, dans un proche avenir, de vélos-moteurs. Ceux qui desservent les contrées les plus désertes se verraient même gratifiés de 2 CV Citroën.
Nous sommes sûrs que les facteurs préféreront de loin l’enivrant parfum de l’essence et de l’huile aux agréments des chaussettes de caoutchouc.

Journal Tintin (1952)

Et ce fut bien en 1952 que certains facteurs français, qui avaient de longues tournées, furent équipés de 2 CV. La voiture servait à transporter le courrrier et comportait un système permettant de charger un ou deux vélos sur le toit pour ensuite effectuer la tournée proprement dite. D'autres faisaient leur tournée en vélo ou en motocyclette.

Ci-dessous, on peut voir le timbre de la distribution postale motorisée émis pour la Journée du Timbre 1958. A droite, le facteur de mon village, M. Charles Obin, en mobylette (1962).