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Interdit aux femmes enceintes...

 

Les plus anciennes civilisations excluaient souventla femme enceinte de la vie sociale. Elle était jugée impure, vulnérable aux influences surnaturelles et maléfique. Des peuplades primitives de Nouvelle-Guinée ou d'Afrique du Sud croyaient qu'elle avait le mauvais œil et qu'elle pouvait rendre malade celui qui la regardait. La future mère était de ce fait contrainte de vivre en recluse jusqu'à la naissance du bébé.

 

Brimades séculaires

Selon certains historiens, des prêtres catholiques ont refusé la sépulture de femmes décédées durant la grossesse ou l'accouchement. Un concile, en 1074, a mis fin à cette pratique. Néanmoins, la future mère, du fait de son état, est restée fréquemment méprisée ou poussée à des comportements humiliants. Jusqu'au XIXe siècle, rencontrer une femme enceinte avant un repas avertissait d'une malchance. La croiser équivalait à un risque accru d'accident pour un chasseur et à un signe d'infortune pour les personnes s'adonnant aux jeux de hasard. Jadis, elle ne devait ni prêter serment, ni témoigner à un procès. Il n'était pas rare qu'elle soit insultée, ou qu'on lui refuse l'accès principal des maisons: elle utilisait alors la porte de service.

 

Conseils inattendus

Dans plusieurs pays d'Europe, une femme ne devait pas filer durant sa grossesse, au risque d'étrangler son bébé avec son cordon ombilical ou le condamner à la pendaison. Elle ne devait ni aller à un enterrement, ni se peser, par crainte de faire périr l'enfant. Si elle commettait un vol, elle pouvait faire de son rejeton un criminel ou lui infliger la marque de l'objet volé. Pour la même raison, elle devait s'éviter frayeurs et envies non satisfaites. Plus inattendu, cet avertissement en cours au Moyen-Age, cité dans le "Livre des superstitions" par Eloïse Mozzani. "Si une femme enceinte d'un garçon enjambe le timon d'un char, celui-ci aura un membre gros et dur à merveille, et si c'est, une fille, elle aura de grosses lèvres vermeilles aussi bien en haut qu'en bas".

 

Enseignement prénatal

Pour les Anglo-Saxons, notamment, une femme enceinte désirant un enfant intelligent lira des ouvrages éducatifs. Dans le même ordre d'idées, si elle le destine à une carrière artistique ou musicale, elle s'intéressera à ces sujets, écoutera de la bonne musique ou s'entourera de beaux objets d'art. De multiples croyances sont aussi liées à l'accouchement. Pour les germanophones, entre autres, une naissance difficile serait le fait d'une femme infidèle ou battue par son mari. Et celle qui n'aura ni gémi, ni pleuré, devrait avoir un enfant enjoué. Quand la mère quitte la maternité, elle ne devrait pas prendre place à l'arrière d'une voiture. En mai 1981, la princesse Anne d'Angleterre a été critiquée par une certaine presse pour avoir respecté cette croyance et s'être installée à l'avant de l'automobile avec son premier bébé. Selon les régions et les civilisations, la jeune maman avait une influence bénéfique ou néfaste. Pour les uns,elle assurait la fertilité de la première femme qui la voyait ou de riches récoltes fruitières pour autant, par exemple, qu'elle cueille et mange la première cerise. Chez de nombreux peuples, lesfemmes en couches étaient mises en quarantaine, car la naissance était considérée comme néfaste pour les cultures ou les autres personnes. A Tahiti, elles étaient enfermées durant deux semaines et nourries par la collectivité. Pour les anciens Grecs, la femme était impure durant 40 jours si elle avait accouché d'un garçon et de 80 jours si c'était une fille. Elle devait souvent garder le lit durant cette période, qui prenait fin par une grande fête familiale.

 

article paru dans un quotidien (1996).

 

 

 

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