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article de 1924 à l'occasion du cinquantenaire de "la machine à écrire"
LA MACHINE A ECRIRE
La chambre syndicale de la mécanographie a eu l'heureuse idée de célébrer le cinquantenaire de la machine à écrire, coïncidant avec le tricentenaire de l'invention par Pascal de la machine à calculer.
Une curieuse exposition rétrospectiye avait été, à cet effet, organisée à la Maison des Centraux, 8, rue Jean-Goujon, qu'un public nombreux a visitée hier après-midi, à la suite de M. Justin Godart, ministre du travail.
C'est en 1824, en effet, qu'apparurent, sur le marché américain, fabriquées dans une manufacture d'armes renommée, les premières machines à écrire. Elles avaient été construites sur le modèle créé par Latham Scholes. Celui-ci avait, après six années de recherches, réussi à réunir en une heureuse synthèse plusieurs dispositifs ayant fait avant lui l'objet de nombreuses prises de brevets, le clavier, les leviers articulés, le rouleau mobile. Depuis, le génie inventif français a largement contribué à la perfectionner.
Il n'est pas doutèux que l'invention de la machine a écrire marque une date dans l'histoire économique du monde. On estime qu'il y en a plus de cent millions en service sous environ trois cents marques différentes. Elle est également à l'origine de l'invention et de l'utilisation de la linotype qui a radicalement transformé l'imprimerie.
La machine à calculer, plus ancienne de par son invention, a mis plus longtemps à conquérir la grande faveur du public. C'est Biaise Pascal, qui, âgé de là ans, construisit la première pour aider son père, intendant des tailles de Normandie, à faire les longs calculs qu'il avait à effectuer. Il lui fallut deux ans pour la mettre au point. Il l'appelait "machine pour faire les règles d'arithmétique sans plume et sans jetons".
Certains textes laissent croire qu'elle fut construite en série et mise dans le commerce au prix de 100 livres. Les exemplaires qui en restent sont, en tout cas, fort rares. Le Conservatoire des arts et métiers avait prêté celui qu'il possède à l'exposition de mécanographie. C'est Léon Bollée. dont le nom devait devenir célèbre dans les annales de l'automobile et de l'aviation, qui, en 1889, à 18 ans, comme Pascal, et comme lui pour faciliter les comptes de son père, construisit la première machine cupable de faire directement une multiplication. Ou sait que M. Torres y Quevedo, l'ingénieur espagnol que l'université de Paris accueillait ces jours derniers comme docteur honoris causa, a réalisé une machine qui résoud les équations algébriques.
N' oublions pas non plus l'ingénieux et simple calculateur de Troncet, inventé en 1890, quelque peu oublié depuis, mais qui semble vouloir renaître de ses cendres.
L'Amérique, encore, tient la tête de l'industrie des machines à calculer. C'est, de chez elle que nous viennent en grande partie ces caisses enregistreuses dont l'usage s'accroît de jour en jour.
A la maison des Centraux, on a pu suivre pas à pas cette rapide et intéressante évolution. On y a contemplé les vénérables reliques de la science mécanographique, témoins irrécusables d'une priorité dont la France, si elle n'a pas su en tirer jusqu'à présent les bénéfiees matériels auxquels elle avait droit, peut tout de même être fière.
L. CHASSAIGNE.
Mlle Scholes, fille de l'inventeur
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publicité de fin 1910
publicité de 1924
publié en 1950
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