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PETITE HISTOIRE DU COTON
Le coton dans l’antiquité et de nos jours. S«rn importance économique. Ses emplois.
Dès l’heure où les hommes apprirent à tisser des étoffes pour se vêtir, il semble qu’ils aient connu le coton. Dans les régions chaudes de notre globe, la culture du cotonnier remonte à une haute antiquité, particulièrement au Pérou, dans l’Inde, en Egypte. Au V°' siècle avant J.-C., les Grecs et les Romains cultivèrent l’arbre textile. Plus tard, les Arabes, au cours de leurs expéditions belliqueuses, répandirent la culture du cotonnier autour de la Méditerranée. Et le nom même du coton est le mot arabe, à peine altéré, qui désignait cette matière végétale (qothon oukutn).
Dans la Bible, le livre d’Estlier mentionne le coton (karpas). L’historien grec Hérodote raconte, que les Hindous se vêtaient de coton. Pline, le naturaliste latin, décrit le cotonnier de la Haute-Egypte et vante le fil qu’on en tire, fil "d’une blancheur et finesse telles qu’il n’y a aucune laine qui puisse lui être comparée".
Vers le X° siècle de notre, ère, les Sarrasins plantèrent le cotonnier à Valence, en Espagne.
En France, au XII° siècle, le chroniqueur Villé hardouin cite le coton. L’historien de saint Louis, Joinville,.nous, dit que l’on faisait en coton d’espèces de bonnets. Au XIV° siècle, l’usage du coton se généralisa. Outre les-bonnets, on en fit des gants, dès mèches de chandelle. C’est à cette, époque que les Vénitiens se mirent à transporter le coton en Italie et en Angleterre.
Timidement, notre industrie textile utilisa le coton. A Lille, on commença à tisser des étoffes légères, dites "bourrats", dans lesquelles le coton fut mélangé à la laine. Le coton d’Amérique fut apporté dans nos ports normands par des bâtiments portugais; des arrivages de coton américain sont mentionnés dans les archives de Rouen, en 1541 et en 1542.
Pendant longtemps, l’Europe fit venir dés Indes les tissus de coton. Puis, elle en reçut le fil de coton qu’elle tissa.
C’est en Angleterre que fut fabriquée la première toile de coton, en 1772. Bientôt après, la région de Rouen se spécialisa dans la préparation de coton. En 1780, 20.000 fileuses rouennaises filaient sur le rouet plus de 3.000 tonnes de coton !
Un Français, Roland de la Platière, ayant inventé des machines de filature, ne trouva aucune aide ni attention en son pays ; mais l’Angleterre se chargea de construire ces machines et... de nous les revendre ensuite : les premières furent importées en Normandie, en 1784. La fin du XVIII° siècle vit prospérer l’industrie des "rouenneries" et des "indiennes", toiles de coton imprimées en couleur. L’Europe marcha sur les traces des Indiens et des anciens Aztèques qui surent tisser des étoffes de coton aussi légères; soyeuses et chatoyantes que la soie.
D’abord, les fournisseurs de coton furent l’Orient, la Guyane, la Guadeloupe, la Martinique. L’Inde, consommant beaucoup, exportait peu. Mais les Etats-Unis d’Amérique entreprirent de cultiver le cotonnier. Puis l’Inde, l’Australie et l’Egypte entrèrent en compétition avec les Etats-Unis troublés par la guerre de Sécession (1860) ; mais ils se relevèrent rapidement et, à l’heure présente, les Etats-Unis sont les plus grands fournisseurs de coton du monde. L’Inde, la Chine, le Pérou, le Brésil viennent ensuite. L’industrie cotonnière est importante en France. Les filatures sont très développées dans le Nord, la Normandie, les Vosges et l’Alsace.
Nos colonies fournissent du coton principalement, l’Indo-Chine, l’Afrique Occidentale, surtout le Dahomey. Citons encore le Soudan, la Côte des Somalis, Madagascar, l’Océanie. La culture du coton pourrait être, intensifiée.dans nos possessions, notamment aux Antilles.
Venons à dire un mot de la plante : le cotonnier ou "Gossypliim" appartient à la famille des malvacées Plante herbacée ou arbuste, il peut atteindre 5 à 6 mètres de hauteur, mais en culture il ne dépasse pas 1 à 2 mètres. La fleur, grande et gracieuse, est blanche, jaune ou purpurine, émergeant d’un coquet cornet de bractées vertes.. Le fruit est une capsule qui contient les graines recouvertes de poils tégumentaires plus ou moins longs et qui constituent le coton.
Très nombreuses sont les variétés du cotonnier. L’Asie et l’Amérique méridionales sont les pays originaires des espèces diverses cultivées aujourd’hui dans toutes les régions chaudes. La graine contient une huile que l’on mélange à l’huile d’olive pour l’alimentation, et que l’on emploie dans la fabrication du savon. Des résidus, on retire des tourteaux recherchés comme engrais. D’autre part, le coton est utilisé pour la productiom d’un explosif : le "fulmicoton". Celui-ci, dissous dans un mélange d’alcool et d’éther, fournit le "collodion". Joint au camphre et à l’alcool, le fulrnicoton donne le "celluloïde". A son tour, le celluloïde entre dans la composition de la "soie artificielle". Enfin, en ajoutant de l’huile de ricin à la pâte du celluloïde, on obtient le faux linge, dit "linge américain". Le coton fournit "l'ouate", d’un usage si répandu. A ce propos, évoquons un lointain souvenir : Fernand Cortez, en quittant Cuba, s’approvisionna de coton et fit ouater les vêtements de ses soldats afin de les préserver des flèches des indigènes.
On le voit, le coton a déjà un beau passé et sa valeur né fait qu’augmenter.
Pour terminer, nous rappellerons que la vieille expression : "filer un mauvais coton" signifie : être atteint dans son crédit, dans sa réputation ou dans sa santé
article paru en 1930
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