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La civilisation du mètre carré


En parcourant les villes, les banlieues et les campagnes, on est frappé de la désinvolture avec laquelle les principes, l'expérience et le bon sens qui ont présidé durant des siècles à l'aménagement des habitations se trouvent de nos jours foulés aux pieds par les urbanistes, les architectes, les bâtisseurs, et souvent même les autorités communales, il faut bien le dire.


Jadis, avant de construire une maison, chaumière ou palais, l'on s'interrogeait d'abord sur le point de savoir si l'édifice serait bien exposé au soleil et à la lumière, à l'abri du vent, de l'humidité et des intempéries saisonnières. Aujourd'hui, partout, en Suisse comme ailleurs, tout le monde construit au petit bonheur la chance, dirait-on.


Ce n'est plus le bon sens, le confort et le bien-être des habitants qui comptent, mais le prix du mètre carré. Lorsqu'on y regarde de plus près, l'on s'aperçoit que la notion de planification générale, harmonisant les plans locaux et les projets régionaux, fait très souvent défaut. Sous prétexte de satisfaire aux impératifs techniques et financiers, l'on perd de vue le besoin qu'ont les humains de calme, de tranquillité et, pourquoi pas, d'un cadre naturel agréable. II ne suffit pas d'aménager les canalisations, les réseaux d'électricité et de téléphone, les voies d'accès, et de s'assurer que les collectivités seront à même d'équilibrer leurs budgets nécessaires à l'exécution de ces travaux. II faudrait encore que les  autorités qui délivrent les permis de construire se préoccupent davantage du site des immeubles d'habitation. S'élèveront-ils au fond d'une cuvette humide, privant les locataires de l'espoir de voir autres choses, à travers leurs fenêtres, que d'autres « blocs » aussi hideux que les leurs ?


Les locatifs se dresseront-ils entre une route nationale à circulation intense et bruyante, de jour et de nuit, une usine bourdonnante et une voie ferrée à grand débit ? Les responsables de la construction se sont-ils assurés qu'un autre immeuble, succédant au leur six mois plus tard, ne prendra pas, totalement ou en grande partie, la « jolie vue sur le lac ou la montagne » qui a attiré les premiers locataires ? II suffit de se promener aux abords de nos agglomérations pour comprendre que, ce qui prime tout, c'est hélas ! le plus souvent une spéculation effrénée, ignorant complètement ce à quoi les humains aspirent plus que jamais : un logement situé dans un environnement sinon paradisiaque, mais pour le moins décent.

 

paru dans un quotidien suisse (1969).

 

 

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C'était il y a 50 ans, quand est-il aujourd'hui de l'urbanisme...

 

 

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