article de 1952

Les cirques se sont considérablement multipliés en U.R.S.S. depuis vingt-cinq ans. Plus de 50 cirques à demeure, d’hiver et d’été, ont été édifiés dans les grandes villes des républiques socialistes. 14.000 artistes composant 600 numéros donnaient en 1939, 24.000 représentations devant 22 millions de spectateurs. Aujourd’hui l’on peut estimer à plus de 30 millions le nombre des Soviétiques qui fréquentent les cirques.

Pour stimuler les vocations et récompenser les novateurs, le Cirque de Moscou organise chaque année un tournoi auquel tous les cirques de l'U.R.S.S. présentent leurs meilleurs numéros. 90 compagnies circulant actuellement avec une cinquantaine de chapiteaux attestent de l'intérêt que suscitent dans les coins les plus reculés les progrès des artistes d'agilité en U.R.S.S. Parmi les artistes qui se sont distingués aux concours annuels de Moscou, il faut citer les Morous, des voltigeurs au trapèze; Vitali Lazarenkp, un clown acrobate; le dresseur B. Eder avec son ours funambule; Alexandre Kiss, le jongleur aux flambeaux; Jevgen Milajev qui monte des équilibres d'échelles impressionnants; Véra Serbin, danseuse de corde; etc. Mais la révélation de ces dernières années est le numéro d'équilibre des sœurs Zoé, Claire et Marthe Koch. Placées sur une roue qu'elles animent d'une force ascensionnelle par leur propre poids et qui monte lentement sur une corde oblique, elles exécutent une pyramide et une colonne à trois vraiment extraordinaires.

Restant dans la tradition de leur oncle Anatoli Dourow qui devint après la Révolution d'Octobre directeur d'un institut expérimental de psychologie animale, les frères Youri et Wladimir Dourow ont une ménagerie variée et riche — éléphants, phoques, lions, autruches, porcs-épics — mise à leur disposition par la Direction Centrale des Cirques d'Etat qui fournit aux artistes l'équipement, les appareils, les installations et les outils de travail.

Wladimir Dourow est le grand spécialiste russe des pantomimes animales. La dernière qu'il a présentée au Cirque de Moscou rassemblait, dans un décor de voie ferrée, un éléphant, un ours et des canards. L'ours habillé en chef de gare manœuvrait disques et sémaphores; l'éléphant dans le hall présentait la parodie du barbier et dès l'arrivée d'un train lilliputien, les canards allant deux par deux prenaient leur vol pour s'installer dans les wagons, chacun ayant sa place réservée.

Si le dompteur Ivan Rouban est le meilleur dans la composition des numéros mixtes de fauves, la dompteuse Irina Bougrimvoa est célèbre pour son dressage en douceur. Sa présentation vaut par la grâce et la gentillesse et son succès est le fruit de la confiance qu'ont ses animaux pour elle, le travail dit "en férocité", brutal et ignoble, étant interdit dans les cirques soviétiques.