ACCUEIL | LE BROL | LE CIRQUE RANCY |
Cirque fondé en 1856.
EN COURS
______________________________________________
L'entrée principale du Cirque Rancy installé à la Foire de Lille en 1927.
Voici un article publié dans une revue de cinéma en 1927 et qui parle du cirque Rancy :
Comment on prépare un numéro de cirque pour le cinéma.
Réaliser un muméro sensationmel de cirque pour l'écran est une tâche qui demande une longue et minutieuse préparation et des efforts qui ne sont pas souvent soupconmés du public. Au cours de la saïson prochaine, les Spectateurs qui assisteront à da projection de "Croquiette" et aux prouesses équestres de Rachel Devirys, d'Albert Rancy, de Walter Butler et du petit Jean Mercamton se douteromt-ils de toute la peine qu'il fallut prendre pour mettre au poimt ce numéro remarquable et qui ne manquera pas d'enlever les applaudissements die tous les spectateurs.
"Croquette" à été, on le sait, tourné avec le concours permanent du fameux cirque Rancy, un des plus réputés du monde, et il semblait du fait que la collaboration de ce cirque étant acquise, que toutes les difficutés étaient disparues.
Il n'en fut nullement ainsi. Les chevaux de M. Rancy, remarquablement dressés pour la piste, ne l’étaient nullement pour le cinéma.
Nous ne pouvions avoir de meilleurs renseignements sur ce point que ceux qu'était à même de nous fournir M. Albert Rancy.
— Nos chevaux sont, vous le savez, admirabhement dressés, mais il était à craïndre qu'ils soient effayés par les lumières des projecteuns. C'est ce qui s’est produit dès le premier jour et nous avons dû habituer nos chevaux à cet éclairage intensif.
Cela ne demamdaït que de la patience, mais il en a fallu unie très forte dose, car au moindre accroc les animaux se cabraient, avaient des mouvements nerveux qui auraient non seulement compromis la réussite de l'ensemble, mais risquaient de devenir très inquiétants pour ceux qui les montaient.
Rachel Devirys était une cavalière très habile, mais son éducation équestre n'avait pas été faite en vue d'en faire une acrobate de cirque. Il y avait beaucoup de ressource chez elle maïs encore fallut-il qu'elle se livrât à un entraînement devant lequel beaucoup auraient hésité. Ma situation m'a mis à même de former de nombreux élèves mais je n'en eus jamais d'aussi acharnés à vaincre les difficultés, ni faisant preuve d'un courage qui, parfois, allait jusqu’à l'imprudence. De ces leçons je rapporte un très vif sentiment d'admiration pour la volonté, la ténacité des ertistes de cinéma.
Le sympathique jeune premier Walter Butler voulait renchérir, en endurance sur sa partenaire. Il arrivait souvent courbé, rompu, mais dès qu'il était en selle, il oubliait tout de sa fatigue... et de ces chutes.
J'ai vu beaucoup d'enfants au cirque, Même au manège, mais je peux simcèrement affirmer que je n’en ai jamais renconitré d'aussi hardis que le jeune Jean Mercanton. Quand il a commencé avec nous, il n'avait fait que très peu de cheval, on peut dire qu'aujourd'hui il est difficile de trouver un aussi bon cavalier de cet âge, Ce qui est amusant à constater, c'est que ce jeune prodige a commencé son éducation à l'envers, c’est-à-dire qu'il a appris des exercices des plus difficiles avant de connaître les plus élémentaires. Il faut ajouter à cela l’art du metteur en scène, l'habileté professionnelle des opérateurs, pour connaître tous les éléments qui ont concouru à la réussite si parfaite die ce film, évoquant, avec tant de vérité, la vie de cirque.
Croquette
publicités d'août 1927 - la femme projectile (Cirque Roche) / l'homme projectile (Cirque Rancy)
Cetta année-là, deux cirques étaient installés simultanément à Lille.
______________________________________________
publicité de 1943
dans la presse en août 1951
______________________________________________
publicité de 1949
<
En septembre 1949, le cirque Rancy donnait des représentations à Lille. Un journal local publia cet article retraçant l'aventure familiale du cirque Rancy :
Si les origines du cirque sont assez anciennes, il y a relativement peu de temps que de grands établissements sillonnent les routes du monde.
C’est en 1836, que Théodore Rancy fit construire son premier chapiteau. Auparavant, de petits cirques ambulants allaient de ville en ville, et donnaient leurs représentations dans des salles qu'ils louaient... Certains installaient des baraques, très longues à monter et à démonter. Ils perdaient ainsi beaucoup de temps, et dans ce métier, plus encore que dans d’autres, "le temps c’est de l’argent"... Théodore Rancy, imagine donc, le premier, un chapiteau que l'on puisse monter où démonter dans un très court laps de temps. Deux de ses fils, Alfred et Napoléon, auront chacun un cirque... et c'est le cirque Napoléon Rancy, géré par Henri Rancy, fils de Napoléon, qui participe actuellement à la foire de Lille...
Une vieille famille du cirque
Mlle Sabine Rancy, dont tous les Lillois ont pu admirer le numéro de Haute Ecole, est l'héritière d'une vieille lignée d’étonnants cavaliers. La Cavalerie Rancy est inséparable de la gloire du cirque français... Toutes les villes de France eurent souvent l'occasion d'applaudir dans son extraordinaire répertoire...
A trois ans, au cirque d’hiver, qui fut si longtemps dirigé par Henri Rancy, Sabine Rancy, faisait danser et cabrer son cheval .. Son père, il est vrai, surveillait attentivement les évolutions du pur sang... Alors, Mme Henri Rancy présentait alors un célèbre numéro de pigeons, qui n'a jamais été ni remplacé, ni imité...
Un cirque moderne
Les inventeurs du chapiteau, se devaient d’être les premiers à posséder un chapiteau vraiment moderne... Ordinairement, les cirques de toile ne peuvent séjourner longtemps au même endroit : ils sont trop fragiles. D’autre part, les mâts centraux gênent la visibilité...
Un cirque volant, qui présente les avantages du cirque fixe. C'est ce qu'a imaginé et réalise H. Rancy. L'armature est entièrement en tubes acier. On construit d’abord le toit, qu'on hisse sur quatre colonnettes... qui sont seules à le supporter ; puis, l'on monte les panneaux qui ferment le cirque... Ce matériel est unique au monde... Aucun autre cirque ne le possède.
Le cirque le plus moderne du monde se devait d'accueillir la plus sensationnelle des attractions mondiales... Les Lilliputiens qui ont parcouru, samedi les rues de notre cité, attirent toutes les sympathies, par leur gentillesse, et intriguent (c'est presque une lapalissade) par leur petite taille.
Les Lilliputiens
Les Lilliputiens ne sont pas une race : ils sont nés comme tous les humains de parents normaux et dans des conditions tout, à fait ordinaires. Mais alors qu’ils atteignaient de 3 à 6 ans, ils ont cessé de grandir et sont restés de taille enfantine, tout en prenant au fil des années l’apparence d’hommes ou de femmes normaux... en réduction.
La science s’est évidemment penchée avec sollicitude sur le sort des Lilliputiens, et les plus grandes sommités médicales ont étudié, recherché, pratiqué des opérations, fait des autopsies sans rien trouver.
Si leur taille ne s’est pas développée, leur esprit et leur intelligence ont suivi une évolution normale. Ils sont allés en classe, et plusieurs d’entre eux ont même poussé leurs études jusqu'au Baccalauréat. Leur petite taille, les empêchait de conquérir une situation normale dans l’industrie ou le commerce... et c’est alors qu'ils décidèrent de devenir artistes...
Et, dès avant la guerre, la troupe Gnidley était connue aux quatre coins du monde. Les Lilliputiens travaillent dans la joie ...et si la nature semble les avoir défavorisés, elle a réparé son injustice, en faisant d’eux des artistes... Leur vie est intense, et il faut les avoir vu dans les coulisses, à l’heure de la. détente, pour comprendre vraiment ce à quoi ils sont parvenus.
Cirque Napoleon Rancy - "Gnidley & sa Troupe Lilliputienne"
______________________________________________
1949 - LE CIRQUE RANCY DONNE SA PREMIERE REPRESENTATION ANNUELLE A LILLE
Il est toujours émouvant, toujours agréable aussi, d’assister à une "Première"... et Les vieux amateurs de cirque , pour rien au monde ne voudraient en manquer une... Le programme n'est pas au point, disent certains ; l’accord n'est pas parfait entre l'orchestre et les hommes de la piste, peut-être. nous l'avons souvent constaté, mais aujourd'hui, il nous semble que tout sera merveilleux, que quelques heures durant, le rêve et la beauté impérieux, vont imposer leurs lois...
Il est 20 h. 45. Rapidement, le public emplit le chapiteau .. Aux guichets, chacun en oirdre attend que l’on numérote ses billets. Mme Rancy, pour tous a un mot aimable et reconnaît ses habitués... L’orchestre, dirigé par M Sombaert, s'est tu. Sur les gradins, près de l'entrée des artistes, le seyant uniforme de Bébé-Orchestre (qui tout à l'heure descendra sur la piste), jette une note claire... Les lumières s'allument. Place au cirque, et voici Dany Kay, présentateur des plus sympathiques, qui entre chaque numéro, saura taire patienter son public, grâce à son inépuisable répertoire de tours de prestidigitation.
Le spectacle commence... Miss Bretagne, et ses oies savantes... Mais oui, des oies savantes... et qui obéissent au doigt et à l’œil. Mais Miss Bretagne, n'a’ de Bécassine que la coiffe et l’accoutrement.. C’est un excellent fantaisiste, qui corse son numéro en donnant à chacune de ses oies lo nom d une vedette, de Cerdan à Bourvil.
A elle seule, la troupe des Lilliputiens, va nous présenter un programme complet de cirque. A l'appel de Dany Ray, qui précise âge et nom, les 16 Lilliputiens saluent le public qu’ils ont déjà conquis par leur grâce souriante et leur gentillesse. Mlle Trandel, présente un fort bon numéro de voltige équestre... elle fait corps avec son petit poney, qui travaille avec une maîtrise à sa taille. Des danses hollandaises, un grâcieux menuet, un remarquable tableau vivant, les gladiateurs, qui allient la grâce et la force. M. Lajos a dressé un poney, qui se montre très docile. Ce numéro s'apparente aux meilleurs numéros de dressage actuellement présentés... Un cirque, même lilliputien, n’est pas complet, s’il n a son numéro de clowns... M. François et ses camarades, excentriques et musiciens, n'ont aucun mal à déchaîner un bon rire, pour eux des plus flatteurs. Le trapèze est une des plus dures spécialités du cirque... Les accidents ne rebutent point ces hommes, qui chaque soir, risquent leur vie pour distraire leurs semblables...
Nos lilliputiens sont des acrobates. Un numéro de cabrioles aériennes, par deux Lilliputiens et une Lilliputienne, gracieusement vêtus, charme et émeut... Tous ces exercices exigent un entrainement sérieux, beaucoup de souplesse et de cran. Il est souvent pénible de voir travailler des nains ou des géants. Cet exhibitionnisme est de mauvais goût. L’on semble se moquer d’êtres que la nature a défavorisés... Avec les Lilliputiens de Gnidley, rien de tel... Ce sont des êtres humains, qui vivent en hommes... ils nous mènent en un royaume de rêves, où tout rit et chante... , Une dernière fois, ils défilent devant nous.
C’est maintenant un numéro très neuf et très original... Sobbot et ses cochons savants... Bébé cochon n’est pas commode et ne semble guère appiécier l’accoutrement dont on l’a affublé... mais Hansi, vénérable cochon, gras et rose à souhait, est vraiment un petit malin... et un bon rire franc et sain parcourt l’assistance...
En seconde partie. Despard et Charley nous prouvent que le répertoire des clowns est inépuisable... chaque numéro de clowns est pour les habitués source d’inquiétude. "Tout a déjà été fait " Eh ! bien, non... les rois du cirque savent toujours inventer quelque chose de neuf, pour faire rire grands et petits... Sabine Rancy, grâcieuse et élancée, se montre digne du glorieux nom qu’elle porte, celui de plusieurs générations de cavaliers émérites. Son pur sang Cegollas, vif et souple, danse au son de la musique... La cavalerie Henri Rancy, présentée par le directeur du cirque, lui-même, vaut au brillant dresseur les applaudissements unanimes de l’assistance, et les flatteuses approbations des connaisseurs nombreux en notre région.
Et, maintenant, voici les grandes attractions internationales... Un étonnant jongleur aérien, évolue au milieu de cerceaux lumineux, balles, quilles... tous objets dissymétriques. Les Colombus, acrobates excentriques, soulèvent des tempêtes d’applaudissements... et le trio May, qui termine le spectacle, nous présente un extraordinaire numéro de music-hall, et de danses acrobatiques du plus haut comique.
Ce spectacle de haute tenue, était encore rehaussé par le concours de la sympathique Société Bébé - Orchestre, bien connue des Lillois. Une nombreuse assistance s'en est allée charmée... Tous rêveront au cirque... à la merveilleuse vie de ces gens, dont le métier est d'inventer toujours pour distraire et charmer les hommes.
______________________________________________
Souvenir d'enfance : Lors de la Foire de Lille (foire aux manéges) qui avait lieu à la fin de l'été, nous allions chaque année, en famille, voir le spectacle du Cirque Napoléon Rancy. Nous avions l'habitude de déguster une gaufre au sucre*, de chez Mignon. C'était la fin des années 1950 et le début des années 1960...
Nous faisions le trajet en autocar et pendant le trajet du retour, j'ouvrais le programme acheté avant la représentation et je revivais le magnifique spectacle une deuxième fois.
___________
* une gaufre de Bruxelles
______________________________________________
______________________________________________
ACCUEIL | LE BROL | LE CIRQUE RANCY |
bachybouzouk.free.fr