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Petite histoire du chocolat

 

Le chocolat est, après le sucre, le produit alimentaire manufacturé le plus consommé par les peuples civilisés. C’est l’amande torréfiée et broyée du fruit du cacaoyer, mélangée de sucre par parties égales et parfumée de vanille. Telle est la formule du bon chocolat.

Dans sa célèbre classification des plantes, Linné créa pour le cacaoyer le genre Théobroma : nom formé de deux mots grecs qui signifient "aliment divin" !

En réalité, le chocolat n’est pas seulement d’un goût délicieux, c’est avant tout un aliment complet, des plus nutritifs. C’est aussi un stimulant, par la théobromine qu’il contient. La théobromine est un alcaloïde voisin de la caféine; l’amande de cacao en renferme de 1,50 à 2 pour 100.

On a dit que le vin a soutenu l’entrain de nos armées, mais on oublie que le chocolat est le nerf de la guerre et la Providence des assiégés... Nos soldats ont tellement mangé de chocolat qu’ils ne pouvaient plus le voir, à la fin des hostilités. Pourtant, cette répugnance a disparu au bout d’un certain temps, et plus d’un ancien combattant ne boude pas devant une tasse du "mousseux" breuvage...

L’usage du chocolat remonte à la plus haute antiquité. L’Amérique tropicale est la patrie du cacaoyer, qui croit à l’état sauvage dans les forêts, sur les rives des grands fleuves. Les habitants de ces régions apprirent à tirer parti des graines du précieux arbuste. Ils écrasaient l’amande entre deux pierres et, à la poudre obtenue, ils mêlaient de la farine de manioc, ou du sucre d’agave. Puis ils s’appliquèrent à cultiver le cacaoyer. Les Indiens du Nicaragua rendaient un culte au dieu qui protégeait le cacaoyer : à date fixe, peints et parés d’oripeaux éclatants, ils dansaient autour d’un mât en l’honneur de la divinité bienfaisante ; ces pauvres gens se taillaient de sanglantes blessures, croyant ainsi plaire au dieu chocolat !

Selon les anciens Mexicains, l’arbre air cacao, le cahualt, a été le plus beau des arbres du paradis terrestre... situé près de la ville de Tula. Un prophète-roi vivait dans un merveilleux jardin où fleurissait le cahualt, et il enseigna aux hommes la culture de la plante divine. En reconnaissance, de l’Amazone au Niagara, le prophète fut vénéré sous le nom de "Votan", ce qui veut dire : "Couleuvre revêtue de plumes sacrées"...

Quand les Aztèques conquirent le Guatémala, ils constatèrent que le chocolat y était la boisson habituelle. Mais le peuple devait se contenter d’un cacao grossier, tandis que les nobles consommaient une amande de qualité si estimée qu’elle servait de monnaie courante. Les princes buvaient le chocolat dans des coupes faites d’une carapace de tortue polie et décorée d’arabesques en or. On suppose que c’est dans une de ces coupes d’écaille que le chocolat fut offert pour la première fois à Fernand Cortez, le cruel conquistador.

Lors de la conquête du Mexique par les Espagnols, ceux-ci, en pillant le palais du roi Montézuma, y trouvèrent des réserves de "fèves de cacao". Le "cocolati" plut aux Espagnols. Après avoir détruit Mexico, ils reconstruisirent la ville où, chaque matin, dans les rues, des femmes vendaient du chocolat, aromatisé de vanille ou de cannelle. Ensuite s’ouvrirent de nombreux "chocolatorios", établissements de dégustation. Ce fut une folie. En 1625, les dames créoles, non contentes de boire du chocolat toute la journée, s’en faisaient encore apporter à l’église !

L’usage du chocolat passa du Mexique à toute l’Amérique espagnole, et de là en Espagne, grâce à Christophe Colomb. La nouvelle boisson devint peu à peu un aliment national. Les Espagnols préparent un chocolat très cuit qu’ils servent dans des tasses minuscules.

Pendant longtemps, l’Espagne garda jalousement le monopole du cacao. En 1778, Une législation plus libérale permit au commerce de s'étendre aux diverses nations européennes. D’après une version, des moines venus d’Italie auraient conseillé à Richelieu de prendre du chocolat pour "modérer les vapeurs de sa rate". D’après une version plus répandue, ce serait Marie-Thérèse d’Espagne, épouse de Louis XIV, qui aurait introduit le chocolat en France.

Mme de Sévigné nous prouve que la mode du chocolat fit de rapides progrès et qu’on attribuait maintes vertus au nouveau venu. Elle écrit notamment : "Je pris avant-hier du chocolat pour digérer mon dîner, afin de bien souper; et j'en pris hier pour me nourrir et pour jeûner jusqu’au soir : voilà de quoi je le trouve plaisant, c’est qu’il agit selon l’intention."

A la fin du XVIIi siècle, l’Eglise permit, pour rompre le jeûne, de prendre du chocolat à l’eau, considéré comme simple boisson.

Le Régent prenait du chocolat à son lever. Louis XV portait sur lui une bonbonnière pleine de pastilles au cacao. La charge de "chocolatier de la reine" était très enviée... Depuis, la vogue du chocolat n’a fait que croître au fur et à mesure que l’industrie s’est perfectionnée. C’est le Français qui consomme le plus de chocolat, et c’est en France que l’on fabrique les meilleurs produits.

L’arbre au cacao appartient à une famille proche des malvacées. Sauvage, il atteint 8 à 10 mètres; cultivé, il a 3 ou 4 mètres. Il porte constamment des feuilles, des fleurs et des .fruits ; ceux-ci sont des baies, appelées "cabosses", jaunes ou rouges, qui. contiennent de 20 à 40 graines ou fèves. Les graines, ovoïdes, aplaties, mesurent 2 centimètres de long sur un centimètre de large, environ. Leur coque est mince et fragile. Les fèves sont mises à fermenter, puis à sécher. Là fève renferme 50 pour 100 d’une matière grasse, fine et de bonne conservation, nommée "beurre de cacao", surtout utilisée en parfumerie et en pharmacie.

Nos colonies produisent-elles du cacao? Sans doute, le cacaoyer est cultivé aux Antilles, à Madagascar, au Congo, à la Guyane. Mais la production est relativement peu importante et c’est le Brésil qui exporte les plus grandes quantités. Notre grand marché de cacao est Le Havre.

Le docteur vous dira de ne pas abuser du chocolat et de l’acheter de très bonne qualité. Les enfants ne devraient peut-être pas en prendre. Par contre, c’est une nourriture de choix pour les voyageurs, les sportifs, tous ceux qui se livrent à des travaux de force. Avec du pain, du chocolat et des fruits, on ne craint pas la fatigue !

 

texte publié en 1930

 

 

 

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publicité de 1939

 

 

IL EST DE BON TON D'OFFRIR DU CHOCOLAT

 

Si, comme apéritif, se servent maintenant les vins de France, il est de bon ton d'offrir, à 5 heures, du chocolat . L'ostracisme lancé contre ce breuvage délectable est tombé, et la Faculté, elle-même, reconnaît qu'un bon chocolat, composé de ce cacao qu'on trouve à profusion dans nos colonies, n'est nuisible à aucun estomac.

Le chocolat vous permettra de garder votre ligne, car, sous un faible volume, il est un aliment complet. Reconstituant admirable, breuvage délectable, le bon chocolat, le chocolat français, est un aliment sain, naturel, économique ; il doit figurer sur toutes les tables élégantes, quand la maîtresse de maison est une femme de goût.

 

publié en 1939

 

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publiié en 1953

 

Edmund Hillary et Tenzing Norgay

 

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publicité de 1954

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