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Que l'on soit titulaire d'un beau compte en banque, ou que l'on gagne juste de quoi joindre les deux bouts, une servitude s'impose à chacun de nous: pour effectuer la plupart de nos achats et de nos opérations financières quotidiennes, il nous faut transporter de l'argent liquide, le déplacer, l'échanger, avec tous les risques, les embarras et les contretemps que cela entraîne.


Aussi la tendance se renforce-t-elle partout vers la suppression des paiements non seulement en espèces sonnantes, mais même par chèques. Pour le moment, certes, seul un nombre limité de privilégiés peuvent se permettre de payer leurs repas dans certains restaurants, ou de recevoir des marchandises, denrées ou services sur présentation d'une simple « carte de crédit ».


Mais cette « aristocratie du crédit » voit ses rangs grossir de jour en jour. En Suisse, comme aux Etats-Unis depuis quelque temps déjà, la « démocratisation des formes de paiement » finira par l'emporter, même dans les couches moyennes et inférieures de la population. Ce n'est qu'une question de temps. Le jour viendra où il suffira à la ménagère de présenter une carte de crédit électronique à l'épicier pour faire ses provisions, au voyageur de faire de même au guichet des gares et des aérodromes, etc…


Mais ces cartes de crédit si commodes auront, bien sûr, leur couverture, essentiellement sous forme de    dépôts dans les banques. C'est dire que le rôle de ces dernières va lui aussi se démocratiser de plus en plus. Symbole, jadis, du capitalisme des riches, la banque peu à peu devient la chose de monsieur Tout-le-Monde. D'ores et déjà, dans la plupart des pays ouest-européens, le nombre d'opérations que traitent les banques s'est énormément accru au cours des dernières années.


Pour remplir efficacement leurs fonctions futures, dont le but est la simplification à l'extrême des transactions monétaires quotidiennes les plus banales, elles devront en outre développer leurs «services au client» sous toutes les formes. Il leur faudra fonctionner comme de véritables supermarchés de l'argent, ouvrir leurs guichets le samedi et le soir, en un mot, s’adapter de manière infiniment souple à l'extraordinaire fluidité qui va devenir le caractère dominant du commerce de tout genre entre les hommes dans les années à venir.

 

paru dans un quotidien suisse (janvier 1970).

 

 

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En France, les banques se regroupent au sein d’un Groupement d’Intérêt Economique (GIE) pour lancer la carte bleue (carte de paiement). C’était en 1967. Roland Moreno invente la carte à puce en 1974, mais le système ne sera commercialisé qu’à partir de 1986, et sa généralisation en 1992. Entre-temps, en 1990, apparait le code confidentiel à 4 chiffres. Le cryptogramme à 3 chiffres au verso de la carte, c’est en 2000. Pour le paiement partout dans le monde la Carte Bleue s'associera avec les Groupements VISA et Mastecard.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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