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La coutume des mascarades date de loin. Sans remonter jusqu’à la fête juive des phurim, aux anthestéries athéniennes, aux lupercales et aux saturnales des Romains, il suffit de rappeler que dès le Ve siècle les conciles et les écrivains ecclésiastiques reprochaient à nos pères de gâter le plus beau des ouvrages de Dieu en se transformant durant les gras "soit en bêtes sauvages et domestiques, telles que veaux et faons de biche, soit en monstres et larves de leur façon." Ces graves avertissements restèrent lettre morte. Les mascarades se multiplièrent. On a écrit le souvenir des fous et de l’âne qui se donnaient au moyen âge.
Philippe le Bel se plaisait fort à la joyeuse procession clu renard. Charles IV parut à la cour sous un costume de sauvage, le feu prit à ses fourrures et il faillit brûler vif. Isabeau osa figurer en "façon de sirène" nue jusqu’à mi-corps dans un divertissement de mardi gras. Le synode de Rouen arrêta un moment ces scandales, mais il reprit de plus belle sous François Ier".
Les dames de la cour avaient adopté, pour garantir leur teint des injures de l’air, des loups de velours noir doublé de taffetas blanc, qu’on fixait dans la bouche à l’aide d’un fil d’archal, terminé par un bouton de verre. Les seigneurs les imitèrent et les abus furent tels que le Parlement se décida en 1535 à faire enlever par ministère d’huissier tous les masques qui se trouvaient chez les marchands. On ne les toléra dans la rue qu’en temps de carnaval. Mais cette prohibition n’eut pas de longs effets ; Henri III rappela les masques exilés et leur rendit la vogue.
Vint Henri IV ; la cour mit plus de retenue à ses plaisirs, mais sans abandonner la mode des déguisements; à cette époque le quartier général des masques était dans la rue Saint-Antoine, c’est là que Mardi-Gras-Carême-Prenant tenait ses assises solennelles. Le XVIIIe siècle n’eut garde de le supprimer. Paris n’était plus qu’une vaste mascarade, le Régent donnait le ton, le peuple faisait chorus. La dernière de ces mascarades fut celle de 1788, on entrait dans la Révolution. Le carnaval fut proscrit comme "attentatoire à la dignité humaine" et l’on peut noter que c’est l’une des rares fois où les Pères conscrits de la Convention se soient trouvés d’accord avec les Pères de l’Eglise. Le Directoire leva cette interdiction et de nos jours le carnaval, réduit à des distributions de confetti et de serpentins, est en pleine décadence...
On a mille fois décrit les carnavals de Nice, de Rome et de Venise; celui de Venise excède d’ailleurs toutes proportions, il ne dure pas moins de trois mois et tout le monde y porte le masque. Les chars et les gondoles circulent en musique ; les confetti et les coriandoli pleuvent comme mitraille ; princes, artisans, chacun participe à la folie générale.
Une coutume curieuse est celle de nos paysans de Touraine : quand un jeune homme désire se faire agréer d’une jeune fille, il porte à ses parents, le jour du mardi gras, un gigot enveloppé d’une serviette blanche. Si la jeune fille agrée l’hommage, elle retourne à son prétendu la queue du gigot enguirlandée de rubans et de fleurs, et l’on célèbre le soir même les fiançailles des amoureux.
article publié en 1924
carnaval à Rome (1874)
carnaval à Rome (1874)
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Le Carnaval de Dunkerque
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