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Le rhume des foins, dont l'origine exacte est souvent diff-cile à déterminer, est en général accepté comme une fatalité. Pourtant, il existe plusieurs formes de traitements efficaces.
Si vous êtes un jeune homme et aveze ntre 15 et 20 ans, cela n'est pas toujours fâcheux; vous faites cependant partie de la catégorie des personnes la plus touchée par la pollinose, plus communément appelée "rhume des foins". Si cela semble être une véritable lapalissade, la première action à entreprendre lorsqu'on décide de combattre le mal est de déterminer très précisément quels produits sont responsables des allergies. Et cela est loin d'être évident. A noter que les personnes sensibles aux pollens ne sont pas forcément allergiques aux piqûres d'insectes ou à certains aliments particulièrement allergissants. Elles y sont cependant plus sensibles. Une fois le ou les pollens gêneurs identitifés, il ne reste qu'à s'immuniser contre ces substances.
Polémiques
Le premier type de traitement, qui suscite d'ailleurs de vives polémiques dans le corps médical, est ce qu'il est convenu d'appeler la désensibilisation. Elle consiste à injecter au patient des doses toujours croissantes d'allergène — produit qu'il ne supporte pas — à raison d'une séance hebdomadaire au départ, mensuelle ensuite. Cette méthode doit permettre au malade de fabriquer les anticorps nécessaires à combattre ces allergies. En raison des réactions violentes qu'il provoque, ce traitement doit être pratiqué en milieu hospitalier. Si ce procédé a provoqué de vives polémiques dans les milieux médicaux, c'est que la dose d'allergène injectée à chaque séance ne pouvait être précisément déterminée. Il semble que cette immunothérapie se soit passablement affinée et que les produits injectés aujourd'hui n'aient plus rien à voir avec la "soupe" d'antan. Les résultats sont en effet probants puisque plus de 70% des allergies au pollen disparaissent après un traitement d'en général au moins trois ans. La recherche a fait des progrès essentiels dans le développement de certains médicaments, notamment dans la classe des antimédiateurs. Parmi eux, ce sont les antihistaminiques qui ont fait l'objet des plus spectaculaires améliorations. Ce médicament présentait à l'époque l'inconvénient d'une action gênante sur les récepteurs du cerveau, provoquant une fatigue incompatible avec une quelconque vie active. Ce problème est actuellement parfaitement maîtrisé.
Médicaments au point
Mais ce ne sont pas là les seules façons de combattre les allergies consécutives aux pollens dans l'air. Les corticoïdes ont par exemple repris une place importante dans cette lutte. Longtemps laissés pour compte en raison des effets secondaires qu'ils produisaient, c'es médicaments sont auj ourd'hui, sembe-t-il, très au point.
Les traitements de nature homéopathique ou par acupuncture ne semblent pas avoir d'effets particulièrement décisifs en dehors du bien-être psychologique qu'ils peuvent apporter aux patients.
paru dans un quotidien suisse (1987).
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Du parfum aux allergies.
Captés par nos récepteurs olfactifs, les parfums nous enivrent. Malheureusement, ces molécules volatiles et odorantes peuvent déclencher de toutes autres réactions: des allergies.
Les parfums participent à une sorte d'allergie, dite de contact, qui est une manifestation cutanée déclenchée par un allergène présent dans l'environnement. Un allergène est une substance susceptible de stimuler l'organisme à développer une hypersensibilité à son égard. Longtemps en tête des allergènes responsables de manifestations cutanées, le nickel —présent dans les boutons de jeans, les bracelets montres, entre autres — a cédé la place aux parfums. Il y a deux raisons principales à ce changement au hit parade des allergènes de contact: l'adoption de directives européennes visant à réduire ou à supprimer la teneur en nickel dans des objets de consommation courante en est une, la seconde tient plus à un changement d'habitude lié à une démocratisation des parfums. En effet, il y a encore peu de temps, le parfum était un plaisir rare et cher; on l'utilisait avec parcimonie et sur des endroits diffusants comme les cheveux ou les vêtements, entraînant par là même très peu de contacts avec la peau. Aujourd'hui, c'est un produit de grande consommation, ce qui implique une utilisation massive sur une surface corporelle beaucoup plus grande. Par ailleurs, les lois du marché n'ont pas seulement augmenté les quantités produites mais également leur diversité, multipliant du même coup le nombre d'allergies potentielles. Enfin, la barrière cutanée de nos contemporains semble être de moins bonne qualité que celle de leurs aïeux, augmentant ainsi leur sensibilité.
Quelles parades?
Les parfums "classiques", mélanges complexes et délicats, sont bien sûr concernés, mais également toutes les bonnes senteurs que l'industrie distille savamment dans les produits ménagers. Les sources d'allergènes sont donc très nombreuses et difficiles à détecter, les contacts quotidiens et souvent involontaires.
Comment limiter les contacts entre allergènes et individus sensibles? Comment empêcher que de nouvelles personnes ne deviennent sensibles? Telles sont les questions posées aux nombreux chercheurs, dermatologues et chimistes, qui travaillent dans ce domaine.Pour supprimer tout contact entre l'allergique et l'allergène, et ainsi éviter des problèmes cliniques très désagréables, la première prévention est d'en découvrir la source. Pour cela, le patient est interrogé sur ses habitudes et son environnement, et des tests cutanés à faibles doses d'allergènes sont réalisés. Par cette méthode, environ 70% des allergènes peuvent être détectés. La démocratisation des parfums et leur diversité croissantes ont obligé les chercheurs à élaborer de nouveaux tests, plus adaptés aux nombreuses molécules à la mode. Les résultats des analyses permettent en théorie à toute personne sensible d'éviter la ou les rencontres tant redoutées. En théorie, car trop souvent encore, les étiquettes des produits sont insuffisamment précises et détaillées pour pister les molécules indésirables et les éviter. De gros efforts restent à faire pour qu'une transparence totale accorde aux allergiques le choix de ne pas ingérer ou s'enduire le corps avec des substances nocives pour eux. Les produits les plus allergisants disparaîtraient sans doute d'eux mêmes du marché. Aujourd 'hui, c'est après des études et des directives européennes, à l'image du nickel, qu'ils sont retirés.
Agir à la case départ
Mais la prévention la plus précoce consiste à exclure, avant même la mise sur le marché, tous les produits susceptibles d'être allergisants. A l'heure actuelle un nouveau cosmétique doit, à l'image d'un nouveau médicament, subir une batterie de tests avant d'être commercialisé. Pour cela, des essais sur animaux sont effectués car les tests in-vitro, c'est-à-dire sur cellules, sont inadaptés. Il existe désormais, au stade expérimental, un procédé permettant d'éliminer un grand nombre de molécules bien avant ces tests biologiques et ainsi de réduire l'utilisation d'animaux. En effet, pour pénétrer dans l'organisme et réagir avec des protéines, un allergène doit avoir des propriétés physico-chimiques très particulières. L'expertise des chimistes est ici primordiale, car ils peuvent évaluer les propriétés d'une molécule de structure connue, mais n'existant pas encore. Par exemple, ils détermineront si elle est capable de passer facilement par la peau et si elle a de bonnes chances de réagir avec une autre molécule comme une protéine. En d'autres termes, le simple dessin d'une molécule permet de déterminer si les risques qu'elle soit allergisante sont grands ou non. Il ne reste plus qu'à automatiser un peu ce concept avec l'aide d'un modèle mathématique et le tour est joué. Le pouvoir sensibilisant est accessible avant même que ne soit synthétisé le produit. Ce modèle prend même en compte les synergies possibles entre molécules, dans les mélange complexes que sont les parfums. C'est comme un premier filtre, mais virtuel, et ça marche! L'intérêt industriel est évident, car le développement d'une molécule coûte cher et il est important de connaître le plus tôt possible des critères qui pourraient empêcher sa commercialisation comme son pouvoir sensibilisant. Il est également éthique, en diminuant d'une manière très sensible les tests sur animaux.
paru dans un quotidien suisse (2001).
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dessin de Pellet
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