C'est dans le cadre merveilleux de la Côte d'Azur, que je viens d'essauyer la dernière née des usines de Billancourt, la R16.

La R16, je le dis tout de suite, ne m'a pas déçu : une carosserie agréable à l'oeil, bien proportionnée, qui ne fait pas pacotille comme c'est, hélas, souvent le cas. Son arrière droit, style break est loin d'être choquant, bien au contraire. Un reproche, peut-être, l'arrière haut perché de la R16 dévoile tous les détails du chassis plate-forme, un peu comme les 2 CV Citroën. La calandre est réussie, (non sans rappeler certaines Alfa-Roméo récentes), dommage qu'elle soit d'une apparente fragilité. La ligne originale du toit, avec ses bords latéraux surélevés, concourt à donner à la R16 une personnalité affirmée.

La R16 a des prétentions sportives bien modestes : 62 CV pour 1500 cc, cela est peu. Ses performances sont pourtant satisfaisantes vu le but visé. Plus de 140 km/h, moins de 40 secondes au Km arrêté. Le moteur, entièrement en aluminium coulé sous pression, est souple à bas régime et sa consommation est raisonnable (pas tout à fait 10 litres au 100 km). Notons que pour la première fois un alternateur, monté en série, remplace la classique dynamo. D'où une meilleure charge à bas régime. La boite, à 4 vitesses synchros, est parfaite de douceur et de précision.

Seul point noir, le freinage, à disques àl'avant, était inexistant sur ma R16 d'essai. On doit l'améliorer, ce n'est qu'une simple question de changement de garnitures. Je le souhaite ardamment car se trouver, après quelques kilomètres en montagne, avec une pédale de frein morte, c'est une aventure dont oon se passerait volontiers !

Jacques Bergaud-Kriegel

photos ci-dessus et texte extraits du journal Tintin (1965)