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A Marseille, on roule â la formule pastis !*
article publié en 1946
A Allauch, coquette banlieue Marseillaise, deux associés MM. Renucci et Oliver, viennent de monter sur un moteur à essence, un appareil de leur invention permettant (tenez-vous bien, automobiliste !) une économie, de 33 % de carburant, ou une augmentation de vitesse dans les mêmes proportions. Cet appareil s’adapte sur tous moteurs à essence.
C'est avant guerre que commencèrent les recherches. Tout le monde sait que la nuit la présence d’une plus grande quantité d’oxygène dans l’air permet un meilleur rendement du moteur que pendant la journée.
D’autre part, il est conseillé de ne jamais jeter de l’eau dans un incendie d’essence.
— C’est sur ces deux remarques qu'est basé, dans son principe général, le fonctionnement de notre appareil, nous dit M. Renucci.
— C’était simple, mais il fallait y penser », précise M. Menechetti, homme d’affaires et ami des inventeurs. Néanmoins, nos espérances sont, largement dépassées. Nous roulons depuis 4 mois avec notre appareil monté au début sur une Mathis. Nous avons fait le premier essai sur la route qui conduit d’Aix en Avignon. Partis sans l’appareil et avec 5 litres d’essence dans le réservoir, nous avons roulé jusqu’à épuisement du carburant puis, montant notre appareil, nous avons fait demi-tour. Aprs avoir de nouveau mis 5 litres d’essence dans notre réservoir, nous sommes revenus à notre point de départ. Il restait dans le réservoir 1 litre 65 d’essence, soit exactement 33 % d’économie.
Montés ensuite sur notre Ford, nous roulons depuis 4 mois sans que le moteur ait subi la moindre détérioration par l’eau, avec laquelle fonctionne notre appareil.
Nous sommes cinq dans cette Ford qui roule sur, la route de la Valentine, et personne ne se doute, en nous voyant passer que nous mettons de l’eau dans notre... essence, les reprises se font normalement, aucune ratée au moteur, tout va bien.
— Avez-vous fait breveter votre appareil ?
— Jamais de la vie... mes amis ne veulent pas perdre le profit de leur travail. En 1943, M. Olivier adapta sur des roues d’automobile un système de montage. Il le fit breveter. Ayant fait des offres aux diverses maisons de constructions françaises et étrangères, il ne reçut que des réponses négatives. A la Libération, les Jeep arrivèrent et il remarqua qu’elles étaient équipées avec ce système de montage. Une modification de brevet est si facile. Nous ne voulons pas encourir pareille mésaventure, aussi ne céderons-nous notre appareil qu’à un constructeur qui le fera breveter lui-même...
* essence et eau
Pas de ratés au moteur, des reprises normales, les deux inventeurs paraissent satisfaits
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