On la dirait sortie d’un dessin animé de Walt Disney. Mais une fois qu’on la connait, comme elle est sympathique ! Conçue pendant une période de restrictions, la 2 CV porte l’empreinte de son époque. Elle réussit l’exploit peu banal d’être à la fois la plus laide des voitures, mais aussi, mécaniquement, la plus moderne, la moins chère mais aussi la mieux "suspendue" ! Comme on la voulait populaire avant tout, on s’est efforcé de réduire au strict minimum son prix d’achat, ses frais d’entretien, sa consommation et le coût des réparations. Ici, pas de discussions ! Une aile endommagée se remplace en un quart d’heure, pour moins cher que ne coûterait un débosselage !

En 1952 : consommation moyenne 4,5 l et vitesse maximum de 70 à 75 km/h.

LE COMPORTEMENT

Directe, précise et douce, la direction de la 2 CV permet au véhicule de se faufiler en ville avec aisance. Gare toutefois aux virages trop raides, les roues avant ont parfois tendance à brouter. Bien entendu, cette voiture n’est pas conçue pour rouler vite. Dès lors, on peut dire qu’elle a une tenue de route très acceptable. Dans les virages, la caisse se couche un peu : c’est spectaculaire, mais sans danger. On ne court vraiment de risques à bord d’une 2 CV que lorsqu’on veut doubler sur une route étroite. Le moteur ne gardant pas assez de puissance en réserve, la manœuvre prend toujours un temps trop long pour être faite en toute sécurité. Moralité : si vous avez une 2 CV, empruntez les grandes routes ou ne dépassez pas.
Mais ce qu’il y a de plus extraordinaire dans cette petite voiture, c’est sa suspension entièrement nouvelle ; des ressorts à boudins horizontaux vous permettent de parcourir n’importe quelle route sans soubresauts, à  65 km/h. les freins sont bons. Toutefois, pour s’arrêter, il convient d’éviter une trop brutale pression sur la pédale, sous peine de plaquer l’avant de la voiture au sol et de communiquer à tout l’ensemble un désagréable mouvement de balançoire.

LA MECANIQUE

On ne peut guère imaginer un moteur plus simple que celui de la 2CV. Et à la fois robuste ! Les deux cylindres opposés sont disposés horizontalement et refroidis par air. Sa vitesse de rotation, que l’on a sagement maintenue aux alentours de 3.500 t/min (c’est une preuve de grande sagesse à une époque où les 5.000 tours sont courants) et son taux de compression de 6,2 sont de nature à le faire durer très longtemps. La voiture peut d’ailleurs se conduire pied au plancher sans dommage pour elle.

Malheureusement, le moteur n’est pas des plus silencieux ! De plus, son manque de nervosité oblige le pilote à jouer fréquemment du levier de vitesse. La boite est une réussite parfaite. Elle est si remarquablement synchronisée que toutes les manœuvres s’effectuent sans le moindre grincement de protestation de la part des pignons. Les rapports en sont bien échelonnés. Si la première semble un peu courte, n’oublions pas qu’elle doit arracher la voiture à n’importe quelle situation embarrassante. Quant à la quatrième, surmultipliée, elle permet sans doute sur route plate une confortable moyenne, mais elle s’effondre au moindre soupçon de côte. Il faut alors souvent avoir recours à la deuxième.

CARROSSERIE ET CONFORT

C’est entendu, tout le monde le sait, la 2 CV est laide. Mais sous cette apparence fruste, que de trésors ! Les sièges  les plus confortables que nous connaissons, faits de lanières de caoutchouc enrobées de toile. Une aération efficace (deux demi-glaces basculantes à l’avant, volet d’aération sous le parebrise  et toit ouvrant ; un excellent chauffage, très efficace, même par grand froid ; une malle vaste et accessible de l’intérieur comme de l’extérieur. Les instruments de bord toutefois sont très incomplets. On n’y trouve qu’un compteur de vitesse et kilométrique, un starter un starter, un démarreur un ampèremètre et commodo commandant les phares et avertisseurs.

Le prix de vente en Belgique était de 50.000 F.

article de l'édition belge du journal Tintin (1952) - à droite, photo du film Monsieur Taxi d' André Hunebelle avec Michel Simon (1952).

Publicités de 1963 et 1964 pour la Sté belge des automobiles Citroën

1963 : sa puissance passe de 13,5 CV à 18 CV S.A.E. Sa vitesse de pointe est aussi portée à 95 km/h. Dans la nouvelle 2 CV, plus de 20 améliorations qui sont autant de perfectionnements.
1964 : que m’importe que la route soit mauvaise, vous ne vous en apercevrez pas. Et quelle que soit la longueur du trajet, vous sortirez de votre 2 CV aussi dispos que vous y êtes entré.

photos à droite : même si la 2 CV permettait de faire du "pop cross", il fallait également rester prudent pour éviter l'accident !

La télévision Citroën… elle n'existe pas. Et point n'est besoin d'une définition de 625 lignes pour vous le démontrer. Citroën vous permet de faire rimer sa 2 CV avec un poste de TV.

Mais en revanche, Citroën vous garantit que les économies réalisées en roulant dans sa 2 CV vous permettront, sans déséquilibrer votre budget, d'acheter le récepteur de télévision dont vous rêvez - extrait d'une publicité de 1962 (Suisse)

Les automobilistes réalistes ne rêvent pas de chromes, de CV, ni de records de vitesse. Ils tiennent à rouler sans problème et sans grosses dépenses. C'est pourquoi la 2 CV est leur Voiture de rêve.

Publié en 1951 : Voici la malle arrière dernière création de Speed, à laquelle s'ajoutent les enjoliveurs de roues. Sur le plan technique,les Ets Speed étudient un équipement moteur permettant une augmentation de rendement.

Reneseignements : Ets Brissonnet, 22 ter, bd du Général Leclerc, Neuilly. Tél. MAI 87-40.

à voir :

quelques illustrations publicitaires de la 2 CV