ACCUEIL | AUTOMOBILE | 2 CV & 4 CV ... En 1954 plus que jamais, les "petites" sont les "reines" |
Depuis elle n'a cessé de rouler. Et plus de 500 000 "4" sont sorties des usines de Billancourt. Qui lui aurait prédit cet avenir ? Et pourquoi ce succès ? Parce que la petite voiture répond en France à un besoin. L'essence y est chère. Le standing de vie n'y est pas particulièrement élevé. Jadis, nous avons eu l'As de Trèfle, la Simca 5... Aujourd'hui, nous avons la 4 CV... et la 2 CV. Deux ans après Renault, Citroën avait saisi la nécessité de faire petit.
Nos deux grands constructeurs avaient compris que sur quatre Français, trois ne désiraient en aucune manière rouler à 120 km/h et deux ne fréquentaient que très peu les villes. Citroën l'avait même si bien compris que, dès sa sortie, il dirigeait la
2 CV vers la campagne. Ce n'est que longtemps après qu'il essayait de gagner à la nouvelle venue les grandes villes et la capitale, et qu'il y réussissait. Réussite totale, puisque des carnets de commandes lui permettent de voir venir pendant deux ans... Vous en savez quelque chose vous tous qui attendez d'être livrés. Vous aussi qui constatez qu'au marché d'occasions, elle est une des rares - pourquoi ne pas dire la seule ? - à tenir le coup.
Comme preuve de la réussite, s'il en fallait une autre, il suffirait de voir quel soin prend Citroën à améliorer sa 2 CV. C'est sur la 2 CV que les visiteurs du Salon, amateurs de petites voitures, ont les yeux fixés, et en particulier sur son nouveau type.
Cette nouvelle 2 CV a un moteur de 425 cm3 contre 375 dans l'ancien modèle. Elle est vendue 366 000 francs en berline et 361 500 francs en camionnette. Sa puissance réelle est de 12 CV à 3 500 tours-minute au lieu de 9 CV pour la 375 cm3. Sa vitesse est améliorée tant dans la montée des côtes que sur un terrain plat. Elle voisine 75 km/h. La consommation augmente d'un demi-litre au 100 km. Elle est suivant la moyenne, de 4 à 5 litres pour la 375 cm3.
Ajoutons à cela le nouvel embrayage à commande centrifuge. Grâce à lui, vous pourrez démarrer en deuxième ou même en troisième sur terrain plat. Pour rouler en agglomérations à circulation difficile te pour suivre le train forcément lent, il vous suffira de faire varier la pression du pied sur l'accélérateur sans changer de vitesse. Quelque soit la fausse manœuvre, il vous sera impossible de caler le moteur.
De plus, les démarrages en côte sont facilités. Il suffit pour les exécuter - la vitesse étant passée sans le secours de la pédale d'embrayage- d'appuyer sur l'accélérateur tout en relâchant progressivement le frein à main. Plus n'est besoin de synchroniser un troisième mouvement, celui de la pédale d'embrayage. Au-dessus de 1000 tours minute, l'embrayage se comporte comme un embrayage ordinaire. Le changement de vitesse qui reste à la disposition de l'usager, s'opère par la manœuvre habituelle de la pédale d'embrayage.
Seule la berline à moteur de 425 cm3 est équipée de l'embrayage à commande centrifuge. Elle est en outre munie, de même que la camionnette 425 cm3, de deux feux rouges à l'arrière, d'un feu de stop, de deux indicateurs de direction avec extinction automatique par minuterie, de deux feux de stationnement conjugués avec les indicateurs de direction.
L'usine du quai de javel envisage de doubler la production de la 2 CV. Un rythme de 8000 par mois ne fait pas peur à la direction des usines Citroën. Sans compter que les 375 cm3 continueront à sortir au prix de 341 870 francs pour la berline et 346 950 pour la camionnette.
Aussi sent-on un léger frisson chez Renault. Bien sûr, la 4 CV n'est pas encore condamnée à mort. Mais si elle veut continuer à vivre sans l'insouciance, il lui faut réajuster ses prix. Et c'est pourquoi le modèle "affaires", le moins cher, est descendu de 414 500 francs à 399 000 francs.
La 4 CV 55 subit peut de transformations notables: sièges avant réglable par crémaillère, refroidissement sous pression, entourage du pare-brise chromé, embrayage automatique sur demande... On est arrivé à un point tel que la 4 CV ne peut plus guère subir d'améliorations sensibles. Un modèle qui a 7 ans d'âge se doit d'être un modèle parfait.
L'offensive de M. Lefaucheux s'est aussi portée sur la question du crédit. Son initiative est très intéressante.
Le directeur de la Régie nationale propose la formule d'achat épargne-crédit suivante : le client répartit le règlement de sa voiture sur vingt-cinq mois, au moyen de versements égaux. La voiture est livrée au bout des huit premiers mois; c'est la période "épargne". Les versements de cette période sont productifs d'intérêts qui allégent les frais de la deuxième période "crédit".
Le Pèlerin - 1954 (Guy Mauratille)
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