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LA COUPE DU TABAC DANS LA RÉGION D'ARMENTIÈRES EST COMMENCÉE

 

L'époque pour la coupe du tabac est venue. Dans la région d'Armentières, les producteurs ont commencé le travail. Nous avons visité, hier, une culture de la plante à Nicot laquelle occupe pendant une bonne partie de l'année, toute une famille de braves gens. Le chef de la famille, M. V. Delattre-Lamérand, un honorable agriculteur d'Houplines, avec sa femme et plusieurs de ses enfants, était très affairé dans un champ d'un demi-hectare environ, à récolter le tabac, en vue des différentes opérations qui doivent être pratiquées, durant les mois à venir, avant la livraison à l'Administration de la régie, vers février prochain.

— Malgré le temps 1 sec qui; a sévi, nous a-t-ril déclaré, cette récolte, est satisfaisante. Elle eût été très bielle, ajouta-t-il, sans les vents fréquents qui ont soufflé, faisant s'entre-choquer ,les feuilles, qui, à ces contacts, se froissent et se détériorent plus ou moins.

C'est d'ailleurs, la raison pour laquelle (éviter dans la mesure du possible, les effets des intempéries), il a clôturé, en partie, son champ d'une haie de paille. Les feuilles, de tabac coupées sont disposées en lignes, par poignées assez rapprochées, les unes des autres que l'on met ensuite en petits tas. Des femmes viennent s'asseoir, près de ces, petits tas, et patiemment, délicatement, pour ne pas, les déchirer, enfilent les feuilles-avec une aiguille spéciale, à quelques centimètres de l'endroit où la tige fut sectionnée, sur des cordes dont chaque extrémité est pourvue d'un crochet, destiné à suspendre le tabac pour le séchage. Après la coupe des feuilles, on arrache les racines.

Nottr aimable interlocuteur nous, fît visiter le champ de séchage, lequel est également clôturé par des haies de paille. Çà et là, des fils de fer attachés à de grands piquets sont tendus, où l'on accroche les cordes chargées de feuilles de tabac afin d'empêcher un séchage trop précipité par les ardeurs solaires, lequel, au contraire, doit s'effectuer lentement et aussi pour éviter les atteintes de la pluie, nous dit M. Delattre, nous abritons les feuilles de tabac suspendues sous des "paillassons" accouplés en forme de V retourné. Après le séchage, poursuit notre interlocuteur, nous disposerons le tabac dans une salle affectée au triage. Car, il faut trier les feuilles, une à une, pour faire quatre ou cinq "catégories". La culture du tabac, rappelle-t-il en manière de conclusion, réclame des soins constants et, comme vous le voyez, après la récolte, ce n'est pas fini. Elle coûte cher, surtout par la somme de travail qu'elle exige. Et si l'on veut tenir compte de cette seule considération, il faudra convenir (si encore l'année est favorable) qu'elle ne rémunère que bien modestement les familles de cultivateurs qui s'y adonnent.

 

publié en 1934

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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